
Le roman de Marías commence fort. Le narrateur - visiteur impromptu, amant d'un soir - se retrouve dans l'appartement d'une femme qu'il connaît à peine et qui va mourir sous ses yeux.
"Il y a une part d'irréel dans ce qui m'est arrivé, et n'est d'ailleurs pas terminé, mais peut-être devrais-je employer un autre temps, celui que traditionnellement on réserve au récit, et dire ce qui m'arriva, même si ce n'est pas terminé. Je risque à présent, en le racontant, de me mettre à rire..."
Trois cent pages plus loin, l'intrigue n'a fait que s'intensifier en cercles excentriques, comme lors d'une de ses balades nocturnes dans les rues de Madrid ! "C'est alors que je me souvins..." nous écarte de l'action amorcée et Javier Marías utilise la digression avec art ! J'adore !
J'ai le même plaisir qu'à la lecture d'Un coeur si blanc, autre roman de l'écrivain madrilène, où les personnages ont des destins qui s'enchevêtrent dans une histoire où l'âme des personnages est décrit avec minutie, tel le chirurgien muni d'un scalpel. On croche, on dévore !
Bonne nouvelle : la deuxième partie de Ton visage demain vient de paraître en français et à pour titre : Danse et rêve...
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