lundi, 30 avril 2007

Instantanés


Les vagues sur le sable
Le ciel chargé d'orage
Bercement du lac et
Abandon de la mémoire

Et regardant le ciel, scrutant la ligne d'horizon,
je pensais à un prochain rendez-vous musical
Proche géographiquement et temporellement
De Lutry à Pully
D'avril à juin !
Je quitte le bord de l'eau éblouie et réjouie !



dimanche, 22 avril 2007

Ovmalik


Ovmalik. La sonorité est orientale et nous sommes sur terres argoviennes. Au bord du Rhin. Au dehors c’est presque l’été : les papillons blancs butinent les pâquerettes. Au deedans c’est l’univers vaporeuse du hammam.
Avant l'Ovmalik proprement dit, il faut tester Sogokluk, Kaynak, Hararet, rien que des termes (thermes ?) aux consonnances qui invitent au voyage... Je me risque une traduction fantaisiste d'Ovmalik par "eau" et "main". L’ovmalik mélange chaleur, eau, mousse et savoir faire d’une longue tradition. Une pierre chaude sur laquelle on s’étend, ensuite on se détend. Ma tête ne pense plus et en ce matin dominical d’élections françaises, la question « Est-ce que les Français vont voter « utile » ? restera sans réponse quelques heures encore! La sensation de douce chaleur, la mousse ou les mains, tout mon corps reçoit ce moment comme un cadeau de bien-être sensuel au saut du lit. Des moments où l’on ne pense qu’à une chose : que cela dure encore ! Soulagement : Rheinfelden est suffisamment loin de Genève pour craindre une quelconque dépendance, cependant renouveller l'expérience ne me déplaîrait pas !

mercredi, 18 avril 2007

Das Leben der Anderen

















Des liens.

Gorki – Lenin – Beethoven,

von Donnersmarck – Gabriel Yared,

enfin Sebastian Koch – Ulrich Mühe et le spectateur,

qui vibre, palpe, vit et pleure en regardant La vie des autres
Métamorphose d’un homme au contact de l’Art, et des émotions qui le bouleversent… L’Appassionata de Beethoven, la lecture de Brecht :

"Erinnerung an die Marie A.
"Und über uns im schönen Sommerhimmel
War eine Wolke, die ich lange sah
Sie war sehr weiß und ungeheuer oben
Und als ich aufsah, war sie nimmer da".

Autant de portes qui s’ouvrent, qui ébranlent l’idéologie mise en place dans l’ex-RDA, où se déroule le film.

J’ose espérer que les partitions qui circulent quotidiennement entre la bibliothèque où je travaille et l’extérieur aient ce pouvoir : provoquer de mini-révolutions.

Etre à l’écoute de… Ce soir j’ai envie d’y croire !

dimanche, 15 avril 2007

Vivre à propos


Mes lectures, comme dans la vie , se tissent de fil-iations et d'affinités ! Le fil parfois s'embrouille, forme un noeud, mais il ne casse pas...
Exemple récent - j'ai terminé l'écoute des enregistrements de Michel Onfray consacrés à Michel de Montaigne. Je sais que les livres des trois tomes des Essais sommeillent dans une de mes bibliothèques. A chaque déménagement, il faut pourtant trancher : ceux qui restent dans les cartons au grenier, et les élus qui me suivent dans l'appartement ; et Montaigne est de ceux-là. En les cherchant, je pensais que je pouvais tout aussi bien m'alléger et aller emprunter les ouvrages en bibliothèques. Reste que l'émotion est trop forte... Je déniche les Essais, au fond d'un rayonnage, la vue cachée par les Pascal Quignard au premier rang. Je repose "Rhétorique spéculative" et ouvre le premier tome. En première page mon nom et la date "hiver 1985". A cette époque un autre Michel oriente ma lecture académique. En fait, l'abord du texte me semble plus difficile que prévu, l'exercice difficile... Regret donc que la version en français moderne aux Editions Encre marine ne soit qu'au stade de projet ! (le-dit projet : traduire en français moderne les Essais à partir d'une version en langue étrangère, le japonais, le directeur de la Collection hédoniste aiguise ma curiosité !!!). N'en demeure que le volume jaune d'Encre marine consacré à Lorenzo Valla avec ses lettrines, fac-simile, encre bleue marine sur papier vergé est un livre qui est "plaisir" avant même d'en commencer la lecture.
Je reviens à Montaigne. Un livre en appelle un autre. Une porte s'ouvre et un nouvel univers s'offre à moi. C'est le cas avec Vivre à propos de Jacques Ribaud. Le livre à couverture jaune de chez Grasset évoque d'autres lectures, d'autres filiations.
Vivre à propos : vivre dans le présent ; je travaille à être suffisamment confiante en moi pour vivre ce présent-là,
à l'affût de la vie, des êtres, des choses, des idées, comme de la couleur du ciel et de l'air du temps
(p. 19)
même si je sais que le cours de la vie nous chahute.
Ma journée fut remplie de réjouissances : l'eau du lac, le soleil sur l'herbe blanche de pâquerettes, un bras autour de ma taille... Les livres ouverts autour de moi m'aideront : je n'ai pas l'âge de Jacques Rigaud, mais j'aimerais, plus tard, avoir sa sérénité.

mardi, 10 avril 2007

Le retour


Longue absence de Poisson-chat... parti, revenu, inquiet, cogitant sur le "Vivre à propos" à l'aube de ce nouveau printemps... - j'y reviendrai plus tard !

Ce soir quelques réflexions sur la chorégraphie des passagers de Cointrin à la fin d'un week end pascal. J'arrive en avance à dessein dans le hall des arrivées. "Son" avion n'atterrit que dans 40 minutes, le temps pour moi de trouver un poste d'observation proche des portes de douanes. La hall est presque silencieux. Peu d'atterrissages sont prévus dans les minutes qui suivent. L'espace blanc, asceptisé, ressemblerait pour un peu au monde hospitalier. Je fais peut-être le rapprochement entre le blanc clinique où l'on soigne et celui qui reste pour moi inhospitalier : je gère mal les retrouvailles, moins encore les séparations et par-dessus tout ma peur de l'avion, mes rares expériences en ce domaine, me font redouter tout ce qui ressemble de près ou de loin à un aéroport. Une consolation pourtant. Mon attente, en ce lundi de Pâques, se transorme en réel spectacle. Dans un coin, trois chauffeurs professionnels se tiennent compagnie tout en guettant les arrivées afin de brandir en temps voulu la pancarte indiquant les noms de l'entreprise et celui du client. La hiérarchie est vite établie entre les chauffeurs selon l'importance de la pancarte : de la simple fourre plastique au cadre très élaboré, au verre anti-reflet et à l'impression couleur. Leur discussion animée est synonyme d'attente sans émotion et contraste avec ceux qui attendent tout près - le hall s'est subitement animé. La plupart de ceux qui arrivent sont seuls, le regard passant du tableau affichant les arrivées aux portes coulissantes. On machônne un chewing-gum ou on joue avec ses clés de voiture. D'autres viennent en famille rechercher un fils, une soeur, un parent. C'est noir de monde et les gens se croisent. Ceux qui arrivent, puis repartent très vite. A peine le temps d'une émotion. Retrouvailles pudiques du bout des lèvres, le regard brillant laissait présager un peu plus d'effusion ! Ceux qui prennent le temps, sorte de héros des voyages-express. Ils sont partis plus loin que leurs voisins, reviennent avec la peau hâlée et poussent leur chariot avec lenteur - jamais on ne les verrait pousser leur caddie dans le supermarché du coin, avec une telle posture... - Ceux qui poussent un chariot où les valises sont remplacées par un seau de couleur et quelques brosses. Ils travaillent en se faufilant discrètement entre les bagages... Ils franchissent la douane quinze fois par jour, mais ne partent jamais. Personne ne les attend et le brillant des cattelles leur fait oublier que dehors c'est un jour de printemps.
L'agitation est telle que je n'ai plus le temps de tout observer et d'imaginer pour chacun d'eux qui ils sont venus chercher et comment la scène va se jouer. L'arrivée, l'attente, les retrouvailles... C'est à présent mon tour ! Scène connue, jamais pareille. Je quitte l'aéroport et me réjouis de retrouvailles plus sereines : sur un débarcadère ?