mardi, 30 octobre 2007

Mystère



On descend du train et la montée du Petit-Chêne attend chaque visiteur qui sort de la gare pour se rendre au centre de Lausanne. L'impact des affiches dans la montée fait ralentir le pas. Les graphistes sont incontestablement meilleurs, alors le regard s'arrête. Concerts, théâtre, expos, peu importe le sujet... l'affiche est reine. Hier, aucun talent de graphiste pourtant pour me retenir. Juste un visage. Une reproduction d'une toile de Vladimir Weisberg : le visage de Buric ! Et l'expo est agendée pour samedi prochain... Chic ! Mais le mystère reste complet... Qui est Buric ?

lundi, 29 octobre 2007

Les deux soleils

Passage à l'heure d'hiver. Deux solutions : on râle et on se replie sous les édredons en rêvant d'avril... Ou on profite de tous les soleils de la journée en faisant le plein de lumière !



Le bruit des feuilles mortes sous les pas, un chemin à flanc de coteau, presque déserté (et que je vais donc tenir secret) et des amis patients pour un poisson-chat clopin-clopan !
Parfois, quelques nuages ont rendu l'air frisquet, juste de saison pour les derniers jours d'octobre...



Bien sûr au retour, en fin de journée, la nuit nous a semblé tomber bien vite...
Alors, le Soleil nous a accueilli et régalé comme de coutume. Un bon moment de chaleur et d'amitié qui nous fait oublier la nuit dehors... Preuve en est, le soleil était là - et ce n'était pas d'avoir trop bu !!!


Un grand merci à S&O - Basile, lui, est remercié pour m'avoir fait voyager à l'heure de l'apéro... trois frois le tour de la Terre... Pas mal !!!) -

samedi, 27 octobre 2007

Chanson douce

Il y a des matins bénis grâce à la synchronisation chanson-à-la-radio-pendant-la-douche ! Ce fut le cas ce matin. Petit bonheur léger à saisir le temps d'une mélodie douce comme des bulles de savon !

jeudi, 25 octobre 2007

Le compartiment et la scène



Pour me rendre au Théâtre au bord de l'eau (lire messages des 1er et 15 septembre), j'ai pris l'InterRegio en fin de journée. Petit break entre le travail et l'arrivée à Vidy, un livre passionnant dans mon sac. Entre Genève et Nyon : point de lecture. Trois hommes prennent possession des sièges restés libres de mon compartiment. Trois hommes d'affaires. Des caricatures de Matt et Lambert que j'allais revoir sur scène. Impossible de ne pas faire le rapprochement. Leur conversation s'engage sur l'immobilier – l'un vient d'acheter un appartement suite à l'arrivée de jumeaux dans la famille…

ça va me coûter un max' et pour longtemps encore…!

Propriétaires à Verbier, Oslo (il y a un Norvégien dans le lot), les indices du marché immobilier font dire à l'un d’entre eux :

On continue de s'enrichir virtuellement…

Ah ah ah… Puis, plaisanteries salaces sur un ex-collègue

Il est parti après un pétage de plombs, sous les Tropiques… Il a tout laissé derrière lui, et t'imagines s'il avait en plus vendu…Femme et enfants à la rue en fin de mois…

Ah ah ah ! – Rires forcés – L'évocation de leurs proches, de leurs amis ou enfants est faite dans une implacable froideur…Chez ces gens-là, on n'aime pas , on compte…
Misère ! Enfin Nyon. Les trois hommes descendent. Le calme revient et les quinze minutes de trajet restant me permettent d'essayer de comprendre leur surenchère. Celle dans le mauvais goût. Je reste perplexe et du coup, Pinter avec Célébration est presque tendre avec ses personnages.

A Vidy, je retrouve la troupe à l'identique six semaines après la représentation genevoise à laquelle j’avais assisté. Hier, j'ai apprécié davantage. Gestes, œillades, paroles, intermèdes musicaux trouvent leur place exacte dans une "mécanique" bien balancée…

Ps. Moi qui l'ai vu deux fois, je ne peux vous donner que des regrets : je ne vous indique ni jour, ni heure, la troupe emmenée par Valentin Rossier se joue à guichet fermé jusqu'au 18 novembre prochain !

lundi, 22 octobre 2007

Coup de tête, coup de poing


Photo en noir et blanc pour des souvenirs qui ont plus de vingt-cinq ans ! Patrick Dewaere au Café de la Gare à la rue Vieille du Temple à Paris... Si je n'ai pas eu la chance de voir l'acteur dans le mythique café-théâtre parisien, j'ai ri dans ce lieu à plusieurs reprises... A Paris aussi, j'ai découvert le trio des Valseuses (Clin d'oeil perso à Gecko !), souvenirs d'avant 1982...
Cet été-là, je me souviens de la prévenance d'une mère attentive : elle n'avait pas voulu que j'apprenne la nouvelle par la radio...
Et l'autre soir, tous ces souvenirs ont refait surface ! Des recherches sur le web qui m'ont fait découvrir le documentaire sur cette fameuse journée du 16 juillet 1982. Film où l'on voit Patrick Dewaere s'entraînant à être Marcel Cerdan. Il boxe... et l'on reçoit ces ultimes images comme un coup de poing...

samedi, 20 octobre 2007

Pris au piège

Sans les vélos aujourd'hui, après une escale à la bibliothèque des Pâquis pour combler mes lacunes dans l'art de la nouvelle (Merci Marc Dugain... je suis ressortie avec deux livres de Raymond Carver dont j'ai entendu l'éloge mardi dernier), direction Bains des Pâquis pour un ptit café !



A l'abri, tout va bien, l'esprit lézarde au soleil. Au moment de repartir, halte forcée, car nous voilà pris au piège... La Bise ne laisse plus de répit aux visiteurs des Bains. Plus moyen de repartir sans être douché (habillé !) de la tête aux pieds.



La halte prolongée m'a permise d'assister à une petite baignade de deux courageux dont la mine est plutôt réjouie...


vendredi, 19 octobre 2007

Toit de l'Europe

La Bise apporte quelque chose de bon : elle supprime la brume matinale. La nuit reste claire et l'aurore offre une découpe des alpes jusqu'au sommet du Mont-Blanc : un cadeau au réveil !



Douze heures plus tard, le spectacle de fin de journée me réjouit pour le week end !

jeudi, 18 octobre 2007

Ça sent bon le Tessin



Journée de soleil... mais la lumière est trompeuse, la Bise se rappelle à nous ! Et du coup, les envies de bains lémaniques s'estompent. Lundi semble loin. Il va falloir ressortir les bas et les chaussettes - les gants pour le vélo... -
Sur mon chemin du retour sur la rive droite, j'ai eu plaisir à voir que le couple tessinois du Pont de l'Ile a été fidèle. Même emplacement, même gentillesse, même cabanon aux couleurs mêlées entre domicile et origine...
Cela fait quinze ans qu'ils vendent les châtaignes et réchauffent les doigts gelés des promeneurs, tout proches du quai le plus glacial du canton !
Et ce soir, les passants pressés étaient nombreux à s'arrêter.

mercredi, 17 octobre 2007

Au-delà des livres



Hier soir, en montant dans la Vieille-Ville, j’étais un peu fébrile. Rencontrer un écrivain qui nous a saisi d’émotions n’est pas anodin. Envie de me laisser surprendre, mais aussi peur d’être déçue. Et si les affinités s’estompaient ? Et si l’homme ne « ressemblait » pas à la densité de ses romans ? J’ai joué le jeu et sans a priori positifs j’ai écouté. Et j’ai apprécié l’homme qui se cache derrière son clavier d’ordinateur (il a insisté : pas de plume ni stylo !).

L’homme est un roman. Rescapé d’une avalanches (pendant la rédaction aux Houches de La Chambre des officiers), de problèmes techniques avec une torpille lors d'une expédition dans un sous-marin de l’armée française (préparation de son dernier roman) ou encore échappant à un attentat dans son restaurant attitré à Casablanca… Sa vie n’est pas un long fleuve tranquille. Ses romans non plus. En quête de vérité, enquêtes pour mettre à jour les manipulations politiques, les manipulations journalistiques…
Faits réels mêlés à la fiction, le temps de l'écriture est bref, dit-il, une fois le travail d’investigations terminé… Peut-être est-ce cela qui transparaît à la lecture : la limpidité de la narration de faits précis à foison !

Marc Dugain écrit par nécessité. La reconnaissance du milieu littéraire (et plus encore celui du milieu parisien) il n’en a que faire. Sa seule fierté est de savoir que son premier roman figure au programme du baccalauréat dans les lycées français. Il ne se fait pas que des amis. Son feuilleton de l’été dans le Journal Le Monde
Les vitamines au soleil lui ont valu un courrier d’avertissement de la part des autorités marocaines : ses propos sur le terrorisme ont déplu...

Le fil rouge chez Marc Dugain-écrivain c'est la figure du grand-père. Côtoyant les « gueules cassées » des deux guerres pendant ses vacances lorsqu’il était en visite chez son grand-père, l’enfance de Marc Dugain est fortement marquée par les horreurs de la guerre. De ceux qui en réchappent et de ceux qui ont subi les mutilations les plus profondes . Depuis lors, il ne cesse d’essayer de comprendre pourquoi un conflit démarre et où cela mène !
Début des années nonante, il a envie d’écrire l’histoire de son grand-père pour sa grand-mère nonagénaire… et cette histoire fait basculer le destin de l'écrivain. Le livre sommeille plusieurs années dans un tiroir avant de connaître le succès que l’on sait.

Deux heures de conférence. L’homme, c’est sûr, est un homme de paroles. Sans notes, il tient l’auditoire en haleine. Reste qu’il réussit le bel exploit de susciter l’échange. Une auditrice m’interpelle alors que je traverse la cour. Il fait nuit mais la conversation s’engage. Sorte de réconfort mêlé d’admiration. Besoin d’évacuer l’émotion accumulée durant la soirée – on ne passe tous les jours du rire aux larmes lors d’ une conférence. Avec Marc Dugain, si !
Besoin impératif aussi de dire que ses propos font du bien. L’intégrité de l’écrivain, sa lutte permettent une teinte d’optimisme dans notre conversation. Il a raison : il croit à cette notion de « bonté » chez l’homme dans une société qui pourtant nous dépasse tous.

lundi, 15 octobre 2007

Ephémère comme des gouttes de rosée



A la descente du train, l'air vif et rempli d'odeurs familières de la montagne nous accueille. Les pâturages sont ornés de perles de rosées, scintillantes sous le premier soleil. Belles et précieuses comme des diamants. Un peu comme si la brillance des prés voulait évoquer le souvenir du ciel étoilé, évaporé à présent !



Terrain varié : orée de la forêt de feuillus, pâturages, épicéas les bienvenus... On cherche l'ombre et l'on se dit qu'à mi-octobre on est bien loin de penser à la neige - n'en déplaise aux vaches qui semblent attendre les premiers flocons de neige... artificielles !



Au sommet de l'Hinder-Eggli, le panorama à 360° se laisse admirer dans le silence le plus total. Seuls quelques oiseaux et la visite inattendue d'un chevreuil nous a fait sortir de notre état de contemplation, mêlé à celui de farniente.



A l'heure de la descente, on sait qu'on a rechargé les batteries pour la semaine et que les yeux fatigués de lumière mais remplis d'images nous permettront de nous réchauffer une fois sous le brouillard.

Itinéraire : MOB jusqu'à Saanen. Prendre sentier en face de la gare, direction Eggli, col de Jable. Ensuite, toutes les variantes sont possibles (Jable, Kalberhöni, Fotersoey, Gstaad...) et sont presque toutes (sic) bien indiquées...


mardi, 9 octobre 2007

Dans une semaine...



On imagine le silence, un temps de réflexion pour répondre à la question posée. Ce sera dans une semaine. Marc Dugain est l'un des nombreux invités de la Société de lecture de cette saison. Et j'y serais. En attendant, je ne connais ni la voix, ni les expressions de l'auteur, car je ne l'ai jamais vu dans une quelconque émission littéraire, même après La chambre des officiers film récompensé 18 fois. Le parcours de Marc Dugain écrivain commence à trente-cinq ans avec ce livre là. "Le" Adrien, - souvenez-vous l'interprétation i-nou-bli-a-ble d'Eric Caravaca dans le film de François Dupeyron -, c'est Eugène Fournier, son grand-père maternel. L'histoire racontée est d'une grande humanité : la reconstruction de l'être, de l'âme après les pires atrocités, les plus profondes mutilations (celles des "gueules cassées" de 14-18). Et, par le miracle de la solidarité, l'espoir renaît. Et les rires. Et la vie.
J'ai lu le livre après avoir vu le film, comme sans doute beaucoup de lecteurs. Et depuis, mon attachement est fidèle à cette écriture. Petit extrait de son dernier roman Une exécution ordinaire, qui se passe en Russie après la deuxième guerre (Gallimard, 2007) :

Ce matin-là de l'hiver 1952, comme presque chaque jour depuis la fin de la guerre, ma mère qui était urologue avait pris son service à l'hôpital de M. dans la lointaine banlieue moscovite. Elle faisait le tour des malades derrière le médecin chef et son aréopage d'assistants, lorsque, dans le couloir, un homme conduit vers elle par une surveillante a demandé à lui parler. Personne dans la petite troupe ne s'en est offusqué. Quand l'homme s'est approché, les autres se sont détournés. Il n'était pas rare à l'époque qu'on vienne arrêter quelqu'un sur son lieu de travail, même si la police secrète avait une préférence pour les enlèvements de nuit. Lui accorder un dernier regard, inspiré par la curiosité plus que par la compassion, était une façon dangereuse de se reconnaître un lien avec le prévenu.

L'homme venu appréhender ma mère était en tout point conforme à l'idée que l'on se fait d'un milicien. Il s'est présenté à voix basse pour n'être entendu que d'elle, puis il l'a priée de le suivre, sans politesse ni rudesse. Une limousine noire stationnait au pied de l'hôpital. Ma mère s'attendait à se voir encadrée par plusieurs hommes dans la voiture. Il n'en fut rien. Le chauffeur ne s'est même pas retourné quand elle est montée à l'arrière. Le milicien s'est installé à côté de lui et ils sont partis sans rien dire. Il faisait froid et gris, et le décor était aux couleurs du régime. Profitant d'un léger redoux, la neige vieillie sur les trottoirs et les bas-côtés avait fondu la veille, mais elle durcissait de nouveau, encore plus sombre.

lundi, 8 octobre 2007

Maintenant ou jamais



Depuis la fin de l'été, Le Courrier lance à nouveau une campagne pour maintenir à Genève une presse indépendante. Le nombre d'abonnés a diminué pendant les deux mois de pause estivale, mettant l'existence du journal en péril. Le journal a besoin de ses lecteurs-abonnés pour fonctionner, car contrairement aux autres quotidiens dont le revenu se fait à 80% par la publicité, Le Courrier, lui, compte sur ses lecteurs à 70%... le prix de l'indépendance !

Agir maintenant avec qu'il ne soit trop tard, sinon Genève n'aura plus de presse indépendante (seuls quatre quotidiens le sont encore actuellement en Suisse romande). Et l'uniformisation de la pensée se fera par la presse des grands groupes commerciaux où l'on ne s'adresse plus au lecteur en tant que tel mais où on s'adresse à lui en tant que consommateur ! Non merci.
La Rédaction doit encore continuer à nous interpeller grâce à ces "3 R", soit : Relater, Réfléchir, Résister...
C'est maintenant ou jamais !

jeudi, 4 octobre 2007

Baderlar



A l'autre extrémité de la Suisse, un village éveille la curiosité des marcheurs sur la langue romanche. Soixante-cinq maisons du petit village de Vnà, perché au-dessus de Ramosch présentent des mots en rumantsch ladin (le vallader, celui de l'Engiadina bassa). Les écriteaux colorés explorent le champ lexique du dialogue.




Ainsi, on découvre un village typique aux maisons ornées de "graffiti" ; on en repart joyeux d'avoir mémoriser quelque mots qui chantent et qui rendent la Vallée encore plus belle... mais aussi sensibilisés aux problèmes que rencontre le canton des Grisons à la sauvegarde de la 4e langue nationale.
A revair !