jeudi, 28 juin 2007

Bulles de savon

Légèreté, le mot de la journée de hier.
Pause dans les utlimes préparatifs. Elle se concrétise par un moment chaleureux avec une amie et son fils - mon filleul - pour un repas dans un resto carougeois donnant sur les activités de la Place : c'était mercredi, jour de marché ! Et mon filleul se réjouit des vacances.
Légèreté ensuite car je me suis défaite de quelques kilos de littérature... offert à un vieux complice du Point du Jour (ex Chouette de Minerve pour ceux qui se souviennent de l'échoppe Rue de Carouge).
Légèreté toujours quand sortant du-dit commerce, j'eus juste le temps de me rendre à la Place Neuve. Rumeurs de fanfares, le cortège n'est pas loin. J'attends donc les premiers enfants aux abords des Bastions. Les bulles de savon virevoltent sous la lumière, brillantes comme les yeux des enfants, au seuil des longues semaines de vacances... Ils ont l'éternité de l'été devant eux, ignorant tout de septembre...
Légèreté encore dans le moment partagé entre mon frère et ma voisine (pour quelques heures encore) autour d'une bouteille de Hautes Côtes de Nuits. Elle m'a prêté son tir-bouchon - horreur dans quel carton se planquent-ils les miens ! -, je l'ai conviée à un dernier moment entre voisins. Le vin a donné un ton joyeux, tournant le dos aux chagrins, aux soucis, nombreux à son âge vénérable de 85 ans... Contrastes de l'existence entre l'été insouciant des enfants et une voisine submergée par les souvenirs... Me voici coincée entre les deux : des souvenirs, de la légèreté, la mélancolie contrebalancée par les projets, hier esquivé pour demain !
La bulle de savon est éphémère. Elle est changeante, passe du rose au vert, s'élève soudain et disparaît sous un coup de vent !
Faire des bulles de savon : voilà qui repose l'esprit. On observe celle qui aura la plus longue vie, celle qui prend la forme la plus originale ou celle encore qui s'ornera de dégradés infinis. Jeu d'enfants, mais pas seulement... Sachons profiter de l'instant présent !

mercredi, 27 juin 2007

Deux couleurs : vert et rouge

Vert pour les plantes luxuriantes, rouge pour les fleurs de cana qui saluent le spectateur pendant l'entracte. Vert et rouge comme des roulottes de saltimbanques fraîchement repeintes...
Ce lieu semble bien paisible, caché à l'extrémité du parc La Grange. Si de l'autre côté des grilles, les serres des jardiniers de la ville s'étendent jusqu'au mur de Frontenex dans le silence, avec pour seule musique le vent dans les branches des arbres majestueux qui entourent le site, hier soir, c'était la fête aux rythmes dansants de la Fanfare du Loup ! Fête de l'inauguration de la 25e saison au Théâtre de l'Orangerie avec comme nouveau directeur Frédéric Polier. Trois roulottes rouges et vertes ont fait halte : celles qui ont abrité hier, les comédiens, les politiciens, amis et spectateurs!
Après deux ou trois verres de vin - rouge -, les visages connus qui passaient créaient un drôle de ballet aux personnages anachroniques. Oratio discute avec Shlomo, Hitler trinque avec Ulysse... ce qui permet de se rappeler tous les talents..., toutes les émotions de la saison écoulée ! Alors, soyez curieux, allez à l'Orangerie un soir où les rayons rasants sur la grande pelouse du parc vous souhaiteront la bienvenue dans ce lieu enchanteur !

samedi, 23 juin 2007

Estival

Rouge et vert sur les bancs du marché. C'est donc vraiment l'été. Les groseilles à maquereaux sont de retour pour le plaisir de desserts acidulés. Saveur au parfum d'autrefois. J'ai toujours associé ce fruit aux souvenirs d'une grand-mère et de ses confitures. Assise dans la cuisine, je la voyais devant un gros chaudron en cuivre. L'air était chargé de cette odeur sucrée et chaude des confitures qui bouillonnent...
Savoir-faire transmis à travers les générations. Aujourd'hui, c'est à moi de touiller, de me lécher les doigts, de coller une étiquette personnalisée de cet instant d'été qu'on retrouvera intact en ouvrant le pot pour un petit-déjeuner, alors que dehors la Bise décourage les promeneurs !

vendredi, 22 juin 2007

A tempo

Tic-tac, tic-tac, tic-tac, tic-tac...
Le balancier donne la cadence pour le jour le plus long de l'année. Adagio doppio !
De manière scientifique, le solstice d'été a eu lieu hier à 18h06.
Du point de vue du mélomane, la journée s'étire avant les réjouissances musicales des trois jours de Fête de la musique. Andante ritenuto !
Personnellement, la cadence va s'accélérer jusqu'à l'allegretto. Dernier jour de travail avant un long congé. Dossiers à classer, planifier le retour, ranger. Puis ce sera le tempo a piacere, celui des vacances!

mercredi, 20 juin 2007

Senteurs au coeur de la ville

Ingrédients pour une expérience de dépaysement en pleine ville.

Lieu : Place Neuve, aux abords du Conservatoire de Musique
Temps : aux premières heures de la journée, quand le soleil illumine encore, au lieu d'assommer
Action : marcher sur ledit trottoir, yeux mi-clos, poumons dilatés

C'est la Provence, la lavande est au maximum de sa floraison pour fêter l'été ; période de l'année où je modifie de quelques mètres mon parcours pour ce plaisir-là, tous les matins !

mardi, 19 juin 2007

La tente jaune















La tente jaune
Tamise la lumière
Atténue la chaleur
Les impatientes reconnaissantes
Les passiflores exubérantes.
Cette année :
Les fleurs remplacées par les cartons
A quelques jours de l'au revoir
Au quartier de mon enfance
- le rouge rénové de l'école
abrite les souvenirs de dessins, de cahiers,
et des récrés sans fin ...

lundi, 18 juin 2007

De si beaux titres

Les soirées chargées m'ont éloigné pour un temps de mes lectures. Et puis, un livre posé depuis quelques mois sur ma table de nuit me fais veiller tard, raccourcit mes nuits. Un livre à la couverture rouge et or : "Demain dans la bataille pense à moi" de Javier Marías. - Aparté : très beau titre... et petite pensée pour Michel Moret qui dans "Feuilles et racines" fait part de sa sensibilité à la formulation des titres. Il citait pour exemple le roman de Jens August Schade : "Des êtres se rencontrent et une douce musique s'élève dans leur coeur". Il va s'en dire qu'à cette lecture, je m'étais empressée de me procurer ce livre... -
Le roman de Marías commence fort. Le narrateur - visiteur impromptu, amant d'un soir - se retrouve dans l'appartement d'une femme qu'il connaît à peine et qui va mourir sous ses yeux.

"Il y a une part d'irréel dans ce qui m'est arrivé, et n'est d'ailleurs pas terminé, mais peut-être devrais-je employer un autre temps, celui que traditionnellement on réserve au récit, et dire ce qui m'arriva, même si ce n'est pas terminé. Je risque à présent, en le racontant, de me mettre à rire..."
Trois cent pages plus loin, l'intrigue n'a fait que s'intensifier en cercles excentriques, comme lors d'une de ses balades nocturnes dans les rues de Madrid ! "C'est alors que je me souvins..." nous écarte de l'action amorcée et Javier Marías utilise la digression avec art ! J'adore !
J'ai le même plaisir qu'à la lecture d'Un coeur si blanc, autre roman de l'écrivain madrilène, où les personnages ont des destins qui s'enchevêtrent dans une histoire où l'âme des personnages est décrit avec minutie, tel le chirurgien muni d'un scalpel. On croche, on dévore !
Bonne nouvelle : la deuxième partie de Ton visage demain vient de paraître en français et à pour titre : Danse et rêve...

dimanche, 10 juin 2007

En noir et blanc


Enfin. Le jour du rendez-vous est , attendu depuis les premiers beaux jours, attendu comme les premiers beaux jours !

C'était hier à l'Octogone de Pully. Le dernier soir de la tournée du printemps de Stephan Eicher. Scène en noir et blanc. Costume noir, guitare blanche, ombres chinoises, trompette, mandoline, percussion*... les titres récents - le concert débute par Weiss nid was es isch -, Confetti, et des plus anciennes : Chanson bleue, Cendrillon avant minuit (version andalouse...improvisée, chanson numéro treize de la soirée : "on ne sait jamais ce que l'on va jouer pour la numéro 13" !), Déjeuner en paix, ... En attendant l'Eldorado, le noir et le blanc demeurent, ensuite les deux réflecteurs noirs se couvriront d'or !
Stephan Eicher c'est comme un ami qu'on retrouve après une longue absence. Il m'accompagne depuis plus de quinze ans. Et certains souvenirs finissent par prendre une couleur intime au fil des années. Je me souviens d'un printemps pluvieux en avril 1994. Promenade sur les remparts de Carcassone, j'avais froid, ma vie prenant une tournure en noir et blanc...

Et les blessures se ferment
Et attendre n'est rien
Et les larmes sont vaines
Et c'est le même chemin

Rivière
n'a pas été chantée hier soir, mais déjà sur le chemin Non ci badar, guarda e passa en attendant notre prochain rendez-vous !

* musiciens complices : Reyn, Martin Wenk etToby Dammit qui vole parfois la vedette à Stephan derrière ses percussions !

samedi, 9 juin 2007

Piotr, Ludwig et Nicolaï

Tout aurait pu me faire rater cette soirée. La chaleur qui nous éloigne des salles de spectacles : la lourdeur de la journée ne m'inspirait guère à retourner au centre ville pour m'engouffrer dans le Victoria-Hall à la réputation surchauffée les mois d'été. Puis, à l'affiche deux incontournables : Tchaïkovski et Beethoven qui n'ont jamais eu mes faveurs. Et ce soir, pour ces deux-là, les oeuvres peut-être les plus enregistrées du répertoire : 1er concerto pour piano en si bémol mineur pour l'un, la 5e symphonie pour l'autre...
Hier soir donc, sous l'impulsion de mon frère, nous voilà installés dans la salle de concert bien connue. Dès les premières mesures, j'ai su que nous assistions à une soirée intense qui restera dans les mémoires de tous ceux qui étaient là, nombreux, le concert se jouant à guichets fermés. Nicolaï Lugansky et ses doigts agiles, précis nous emmènent très loin, portant l'émotion sur toute l'étendue du clavier et faisant corps avec un orchestre en verve. Ce thème je le connais et pourtant je l'entend pour la première fois. Tiens, Tchaïkovski peut me procurer ce plaisir là ? ! Première belle surprise. Pendant l'entracte, mon frère et moi restons silencieux. Je sais que comme moi il pense à "elle", à notre mère qui nous a si souvent fait partager son enthousiasme à l'entracte, pour telle oeuvre ou tel soliste "chouchcou"...
En deuxième partie, la musique est toujours au rendez-vous et l'OSR renverse tous mes a-priori mené par le Maestro Marek Janowski. Les pupitres des vents s'en donnent à coeur joie... et la salle retient son souffle tout au long des mouvements qui s'enchaînent jusqu'à la dernière cadence.
La salle est euphorique - trop ? pourquoi certains se pressent-ils à applaudir ? Juste un instant de répit pour reprendre son souffle ou retenir une larme... - les spectateurs oublient la chaleur : les applaudissements sont scandés et n'en finissent plus. Chacun a oublié ses tracas, sa fatigue, ses projets du week-end qui commence, tout entier consacré à vivre au rythme de l'Andante con moto !

lundi, 4 juin 2007

Elbicho


L. Bicho, c'est moi... et Elbicho ce sont eux. Groupe madrilène de nuevo flamenco. Découvert l'an dernier grâce à l'album Canta d'Agnès Jaoui. Comme beaucoup, j'ai passé l'été dernier au soleil à écouter Lo dudo, Tanguillo nuevo, Pa'ti, ... Deux titres de l'album mentionnent Elbicho aux côtés d'Agnès Jaoui.
Elbicho c'est quoi ? La traduction de mon dictionnaire me donne petit animal, voire drôle d'oiseau. Lors de mon séjour à Madrid cet automne, je me lance : balbutiements dans la langue de Cervantes - ou plus proche de nous dans celle du madrilène Javier Marías (à suivre !) -. Assidue, je finis par dénicher les enregistrements de ce groupe qui se produit peu sur terres francophones. Hélas ! (Toulouse, le 23 juin prochain).

La curiosité a du bon. L'apprentissage de l'espagnol aussi. L'été revient et Elbicho n'est pas resté une découverte éphémère !

dimanche, 3 juin 2007

Une minute de silence

Une page blanche... l'équivalent d'une minute de silence...

Arrivés au théâtre alors que la pièce se termine, le soir de LA dernière représentation... Argh, comment est-ce possible ? ? ?

Pas d'apartés ce soir... RIDEAU !