mercredi, 29 octobre 2008

Au petit matin

L’éphémère du moment. Dehors il fait nuit. Il pleut. Ceux qui sont déjà debout ont dû se résoudre à quitter le chaud et le sec au saut du lit.

L’ambiance est particulière : être rassemblés si tôt une activité commune – rien à voir si la scène se passait à 11h ou 14h…-.

Durant l’attente, - le guichet menant à la piscine municipale est encore fermé -, des balbutiements s'élèvent. Parfois chaleureux comme si celui qui s’adresse à son voisin considère celui-ci commeun proche. On entend comme de la reconnaissance dans la voix. Silencieuse (ces quelques instants immobiles me font presque plonger dans un demi-sommeil), j’écoute ces bribes de conversation : «… c’est comme pour la Constituante, que 14 femmes ont été élues »… Phrase à mettre en parallèle avec nous femmes peu nombreuses dans la queue… [aucune conclusion à tirer, puisque dans la queue justement, les corps de police et de pompiers viennent s’entraîner professionnellement…]. Et d'ailleurs qu'importe puisque le désir de chacun d'entre-nous est semblable : la natation au réveil !

Quarante minutes plus tard, on retrouve les mêmes devant les sèche-cheveux ou les casiers. Mais déjà, le rythme de la journée qui les attend reprend. Ils se souhaitent à la hâte un « Bonne journée ».

Juste pour ne pas regretter l’heure sacrifiée à l’aube. Alors plutôt plumes ou palmes ?



lundi, 27 octobre 2008

Les feuilles mortes



Fin octobre, les jardins, les pelouses vertes sont recouvertes de feuilles et selon Prévert, les feuilles mortes se ramassent à la pelle... En promenade, le sol jonché de feuilles, on marche à travers, juste pour le bruit que procurent nos pas... Dans une certaine légèreté.

Mais la nouvelle est tombée l'autre soir, de plomb. Depuis cette année, les tonnes de feuilles ramassées dans les rues et les parcs de la ville seront incinérées... Elles contiennent trop de pollution et ne peuvent plus devenir, compost pour nos agriculteurs ! C'est une mesure de protection soit, mais pour nos poumons que fait-on ?






mardi, 21 octobre 2008

L'aventure

Chantonner en marche... c'est comme les histoires qu'on se raconte. Cela permet d'avancer sans trop réfléchir... Dimanche, la mélodie chantonnée fêtait ses 50 ans. Et, par une sorte de de coïncidence heureuse, c'était Brel écouté la veille qui a été convié à la marche.

L'aventure commence à l'aurore
A l'aurore de chaque matin

L'aventure commence alors

Que la lumière nous lave les mains


L'aventure commence à l'aurore

Et l'aurore nous guide en chemin

L'aventure c'est le trésor

Que l'on découvre à chaque matin


On ne pouvait trouver mieux.

Pause pendant une séance d'enregistrement.

J'aime bien cette photo même si elle est plus
récente que la chanson.


lundi, 20 octobre 2008

Plus jamais sans...

L'expérience récente en Suisse centrale ne nous a pas suffi. Nous revoilà partis pour une randonnée, dans une région que nous connaissons mal (Départ Unterems !) sans carte. En poche, juste une description grossière de la balade, sans les courbes de niveaux!

Une fois sur place, avec improvisation (train régional plutôt que le car) et petite benne à faire fonctionner quasi soi-même, nous voilà en chemin. Première hésitation : trouver le bon sentier (apparemment une sorte de bisse, donc ne pas trop descendre).



On prend le temps de respirer l'automne à pleins poumons : l'air vif, l'odeur des cheminées et des senteurs de sous-bois. On apprécie la calme...
Plus tard, après les deux erreurs fatales (1200m de dénivellé juste pour l'effort vu qu'il a fallu rebrousser chemin "Chadolin 5h45..ça fait un peu juste non ?"), la tête fonctionne en aparté, elle se raconte des histoires pour ne plus penser, ni à la plante des pieds, ni à la soif, ni aux genoux... A travers les arbres, enfin le Pont bouthanais et sa ribambelle de drapeaux à prière...



On profite de savourer une mandarine et on repart. En toute fin de journée, le soleil a déjà perdu de sa chaleur, on totalise 6h de marche, avec un court arrêt, au lieu de trois... Moralité : PLUS JAMAIS SANS. Sans carte topographique dans le sac...

vendredi, 17 octobre 2008

Spectacle griffé V.R.




Griffé V. R. pour Version Rock'n' roll ? Mais pas seulement ! Jugez plutôt.

Brecht est choisi pour la deuxième fois par le metteur en scène Valentin Rossier (avec un petit clin d'œil au spectacle précédent) et se joue ces jours-ci au Théâtre du Loup.

Le noir sur la scène quand on arrive dans la salle.

Eux, les invités de la Noce déjà installés côte à côte, attablés …(on croit entendre "accablés").

Le rythme est donné dans la lenteur et une sorte de léthargie. Les désillusions pleuvent, les bouteilles s'ouvrent, les histoires s'enchaînent et s'interrompent, les invectives redoublent. Chacun, seul devant son assiette, mais pas pour longtemps dans le décor qui s'effondre... Suivent des temps de silence, une danse quelque peu déplacée (chorégraphiée au ralenti, en noir et blanc : splendide). Et, presque au bout de la table, LA langue de vipère s'amuse (si, si il y en a une à chaque fête ou réunion familiale, ici interprétée magnifiquement par Sabrina Martin). Son fou rire a même l'autre soir entraîné avec lui ceux de plusieurs spectatrices dans le public, dont le mien (mais est-ce exclusivement féminin ?).

Après le grand "marasme", mot lâché par la "vipère", la scène ne revient pas au noir du début, et seule une ampoule éclaire encore le triste constat, les restes de la fête...

C'est ce sens du détail qui séduit à chaque mise en scène, qui libère les émotions. L'équilibre entre les mots et les silences, l'arrêt du déroulement narratif par la musique, renforçant le jeu des acteurs.




Séduit ? Alors direction : Théâtre du Loup jusqu'au 26 octobre… à moins que vous ne préféreriez le Théâtre au bord de l'eau...(hâtez-vous seuls le 7 et 8 novembre n'affichent pas complet à l'heure où je poste ce message). Moi… j'ai choisi les deux !


mercredi, 15 octobre 2008

L'achat d'un livre



Je reviens sur le livre de mon contemporain acheté lundi.


Enthousiaste, j'ai voulu partager la découverte, les émotions. Avant cela, il y eut obligatoirement l'achat du livre.

La lecture de l'article du Temps* célébrant la sortie du livre m'avait conquise. J'ai attendu d'avoir une matinée de libre pour me rendre en librairie (j'insiste "en librairie", là où on ne trouve QUE DES LIVRES sur les rayons).

Dehors, il fait doux. Balade pour arriver devant le magasin. La promenade se prolonge au delà de la porte franchie, dans les rayons à la recherche du livre que je suis venue acheter. Mes yeux balaient les présentoirs, les rayonnages. Je ne retiens pas les autres livres, les auteurs connus, ceux qui pourraient potentiellement, dans un autre temps, m'intéresser. Je continue ma quête. Je finis par le découvrir au milieu d'une table. Aucune possibilité d'y jeter un coup d'œil, il est cellophané. Bon. J'en choisis un. La caisse enfin, impatiente tout à coup de sortir, de rentrer, et de me plonger dans la lecture.


Tenir un nouveau livre entre les mains. Le grain du papier de couverture, le bandeau rose vif. Je passe ma main sur le dessus avant de l'entrouvrir enfin.

Les premiers mots, l'œil qui s'arrête sur une photo. Tiens le livre est ponctué de portraits, d'images de famille…


C'est toujours un moment d'exception, l'achat d'un livre…


*Le Temps du 4 octobre 2008

lundi, 13 octobre 2008

Voix off

Voix off, celle d'un acteur. Voix de Denis Podalydès.



Au fil du livre, le noir et blanc de la page se dédoublent dans le grain des voix. L'audition fait suite à la lecture.
Troublant.

Et, dans les voix élues, celle de Charles Denner !
Je ne résiste pas à vous faire partager l'écriture sincère de l'auteur.

"Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le monde en tous sens et lui confèrent son équilibre et son harmonie* - est-ce bien cela ? - je creuse mes muqueuses, descends ma luette pour agripper l'accent fourchu, la mélodie gutturale.
Je revois le film. Voix plus intérieure et plus rauque que je ne pensais. Et sa douceur me surprend. Seul exemple de raucité douce, d'accent de gorge arrondi et caressant. Voix travaillée par le tabac, le théâtre, le sentiment tragique dont son regard témoigne. Au TNP, il joue de terribles félons. Sa voix convient aux canailles qu'il incarne comme autant de Mr Hyde, dont Vilar serait le Dr Jekyll.
Je comprends. Voici que m'apparaît ce qui, en Denner, me tient, m'arrête, me fait mâchonner mes propres mots en tous sens, insatisfait de ce que j'en dis, au bord de la sensation exacte, loin encore de l'émotion précise dont je cherche la traduction" [p. 76-77].


La voix donne corps à l'homme de théâtre - aux hommes de théâtre devrais-je dire... -, mais pas seulement.
"Fermer les yeux et écouter" : la voix se travaille, la voix nous trahit, la voix nous emmène au-delà des simples mots.
"Fermer les yeux et écouter"... Le livre de Voix off nous donne la possibilité de s'amuser à ce jeu-là. Les enregistrements offerts avec le livre sont captivants... Petite trêve dans le-monde- de-l'image-avant-tout !

* Monologue de Morane, écrivain tapant son manuscrit dans L'homme qui aimait les femmes...

Cliquer si vous ne vous souvenez pas de la voix de Charles Denner !

jeudi, 9 octobre 2008

Une île



Sur le chemin des vacances, au retour, une île,
"comme une cible d'or
tranquille, comme un enfant qui dort
".

Au repos,
entre le ciel et l'eau...

mercredi, 1 octobre 2008

Un clin d'oeil

Petit clin d'oeil sur des fenêtre que je connais bien. Celles d'une classe qui fut pour moi un deuxième terrain de jeux, et des dessins sans fin, aux craies de couleurs sur fond de tableau noir !



Le girafes, ce matin, sont là pour me rappeler que bientôt sur le chemin du retour, ce seront les girafes de Rapperswil qui nous diront bonjour ! Et, les vacances, elles, sont toutes proches !