lundi, 25 décembre 2006

Agenda



Période de fête... religieuse pour certains, champagne-petits fours pour d'autres ou encore solitude.
Hier comme une reine j'étais en compagnie des deux hommes qui me sont chers. Dans cette athmosphère légère, l'état d'esprit était à la sérénité... Une bonne chose à quelques jours de la fin de l'année. A l'heure de bilans.
J'anticipe et je suis déjà en compagnie de mon nouvel agenda. Pas de compte à faire avec cette année 2006 qui s'achève : on s'est déjà tout dit.
Le nouvel agenda - un sacré rituel! - est choisi avec soin. Toujours avec la semaine en double pages, les heures du jour à la verticale. Il semble maigrelet par rapport à celui que je délaisse, remplis de feuilles, de cartes, de billets... Maigrelet, mais déjà annoté en couleurs : jours-clé, jours où l'on fête une amitié, vacances déjà prévues, pages blanches pour celles dont on rêve à deux, concert de Vincent Delerm en mars, expo à Cologny à ne pas oublier, et savoir qu'en février le printemps montra déjà son bout du nez... Se réjouir de toute cette lumière !

mardi, 19 décembre 2006

Un lac en hiver

Le Lac Léman ou le Lac de Genève ? - puisque les traductions (Genfersee ou Lake of Geneva) nous permettent de douter de son appellation tout en taquinant nos voisins les autres riverains ! Pour moi aucun doute possible, c’est LE lac, tout simplement. Juste celui qui est là, à tout moment à portée de main, été comme hiver ! Longtemps, je lui ai préféré des lacs plus sauvages, moins accessibles, les lacs de montagnes. Mais, depuis que je sais que c’est un élément fort de mon quotidien, une présence dont je ne pourrais pas me passer, j’ai cessé de le comparer. Il offre l’espace, des jeux de miroirs, des invitations à la baignade, des moments de calme...



Aujourd’hui la Bise retenait les promeneurs au chaud et c’est pourtant un jour comme celui-ci qui donne au lac des couleurs océanes. « Un lac en hiver », c’était il y a quelques années le slogan de la Compagnie Générale de Navigation (CGN). - Oui, la plus belle flotte d’Europe de vieux bateaux à aubes, c’est elle !
L’élégance des bateaux on s’en souvient au plus profond de l’hiver, et cela nous rend nostalgique des heures passées à bord d’une embarcation « Belle-Epoque »…
Si ce soir, un bateau était entré dans la Rade, avec la Bise, je l’aurais entendu jusque chez moi. J’espère que dans cette grande ville, je ne suis pas seule à guetter l’arriver des bateaux, à apprécier la mouvance des couleurs d’un lac l’hiver ?

jeudi, 14 décembre 2006

La liste


J. dit qu’il va dresser la liste de tout ce qu’il aime. « On râle trop » me dit-il en ce début de soirée, à l’heure où le repas fini, on s’éternise devant nos verres comme pour retenir le temps sacré ! Sacre du temps partagé…
Feu de tous les coups de gueule contre les trains en retard, les « moutons » qui lisent – lisent-ils vraiment ? - ou plutôt regardent les quotidiens gratuits qui polluent la ville. Feu des politiques sans arguments, des inquiétudes pour les glaciers et des peurs… Ce soir est consacré à ce que l’on adore, ce qui réchauffe et nous fait avancer.
Je tiens la liste, sa liste entre mes mains.
- se glisser dans des draps propres
- respirer à plein poumon l’odeur de l’herbe fraîchement coupée…
- …

Je ferme les yeux un bref instant, juste le temps de me remémorer le moment où j’ai moi aussi respirer l’odeur du parc après le passage du jardinier.

La liste des choses que j’aime ? Apprendre une nouvelle langue : l’espagnol… et bonheur de découvrir la littérature s’y rapportant – pour l’instant grâce aux traductions –
Je lui demande en imitant Ricky Martin (après Dowland, oui, pourquoi pas !) si Yo soy una mujer especial ? Verdad que mis ojos te vuelven loco ?
Rires.

lundi, 11 décembre 2006

Senteurs d'eucalyptus


Un bain chaud aux essences d’Eucalyptus voilà de quoi satisfaire le Poisson-chat que je suis ! Ma résistance au froid est pourtant presque sans limite quand le soleil est de la partie et que le ciel diaphane répond au givre de la campagne !
Pourtant ce soir, même en solo, j’ai envie de me glisser dans l’eau, Souveraine…Tous les sens en éveil, un CD - bien - choisi avant d’entrer dans l’eau…
Moment d’atemporalité bienvenu dans la frénésie de décembre.

samedi, 9 décembre 2006

Flow my tears


La mélodie "Flow my tears" de Dowland était à l'origine une pavane pour luth. Dès sa création cet air fut un succès. Fabuleux XVIe siècle !
En Angleterre, comme en France, ce siècle a donné le jour à de joyaux précieux, en littérature comme en musique (je pense au contemporain de Dowland, Maurice Scève). Après avoir fait leurs découvertes, ils sont comme des amis fidèles : on peut revenir à eux après une longue absence, on est rarement déçu. C'est le cas pour Dowland. Pourtant depuis quelques jours, la découverte est double. Les mélodies sont connues, la voix est familière : étrange téléscopage à la première écoute. Ensuite on se laisse complètement séduire par les Songs from the labyrinth qui réunissent Sting et Edin Karamazov.

jeudi, 7 décembre 2006

Carpe diem


Petite photo pour bien commencer ma journée... qui me rappelle les levers où l'on se réjouit des heures à venir : on sait que la journée sera belle, le ciel étoilé nous l'a prédit !
La solitude de ces paysages arides me rappelle un texte découvert il y a plus de vingt ans... En cherchant le passage dans le livre, j’ai trouvé trois signets qui m’en indiquaient la page. Chacun évoquait un moment particulier et autant de lectures successives… Je vous fait cadeau de ce texte.

« Je ne sais pas ce qui se passe en moi. Cette pesanteur me lie au sol quand tant d’étoiles sont aimantées. Une autre pesanteur me ramène à moi-même. Je sens mon poids qui me tire vers tant de choses ! Mes songes sont plus réels que ces dunes, que cette lune, que ces présences. Ah le merveilleux d’une maison n’est point qu’elle vous abrite ou vous réchauffe, ni qu’on en possède les murs. Mais bien qu’elle ait lentement déposé en nous ces provisions de douceur. Qu’elle forme, dans le fond du cœur, ce massif obscur dont naissent, comme des eaux de source, les songes… »

Terre des hommes
Antoine de Saint-Exupéry

mardi, 5 décembre 2006

Jour de fête

Jour de fête. Celui d'une mère. Rempli d'absence...

Jour de fête aussi de L'homme sans histoire, mais aux voix multiples dont celles de Figaro, des Jumeaux, d'Hamlet* ou de Kalle parmi d'autres.

"La rose est sans pourquoi
fleurit parce qu'elle fleurit
sans souci d'elle-même
ni désir d'être vue" A. Silesius

Fleur offerte au jour, éphémère.
Bon anniversaire, Valentin !



* pour ceux qui n'ont pas vu Valentin Rossier dans la ville du bout du lac Léman, rendez-vous à Vidy en février 2007
http://www.vidy.ch/imports/imports0607/saison0607/ensavoirplus/17hamlet.pdf

lundi, 4 décembre 2006

Rath toujours !


Le musée Rath, familier et voisin du Grand Théâtre. Je cherche l'origine du mot qui a donné nom au musée. J'apprends que c'est celui des donateurs, à une époque où la Place Neuve n'était pas encore dotée du Conservatoire de Musique, ni de la scène lyrique telle que nous la connaissons aujourd'hui...
Le musée Rath, fréquenté par des gens venus de loin. Je passe devant ses portes plusieurs fois par semaine, mais on le sait bien, les valeurs à portée de mains ont moins de saveur que celles qu'il faut aller découvrir dans une contrée étrangère!

Et bien, oubliées les toiles de Hooper, les trésors du Moyen-Orient, le 22 novembre a balayé les traces des expositions précédentes...

Ce jour-là, je ressors du Rath dans le milieu d'après-midi avec un regard affûté. Pendant les discours dans la pénombre du sous-sol, les professionnels prennent des notes. Je retiens moi aussi mes terrains de prédilection : l'atelier d'écriture (les manuscrits), les affiches, et le Trésor (les incunables, les enluminures, les titres de roman de chevalerie qui font revivre les cours de littérature médiévale).

Ensuite le moment privilégié s'offre à moi : voir dans le silence - le recueillement ? - les documents qui se côtoient, qui dialoguent entre elles une fois les talons du visiteur tournés ! Et ces conversations secrètes titillent l'imagination du visiteur : écrivains qu'on a lus, relus, connus : que se disent-ils ?

Ce mercredi, sur les marches du Musée, dans la lumière qui inonde le parc, je m'étonne d'être là, au centre de Genève, après un moment hors-temps, tout absorbée par les vitrines... Cinquante mètres me séparent de mon lieu de travail et pourtant je regarde la Place comme une première fois : angle en surélévation, le point de vue me réjouit comme les découvertes faites dans les heures écoulées. Je respire pleinement l'automne et je me sens bien.

Et si on pouvait repartir avec une pièce exposée ? J'ai mon idée là-dessus. Patience, je reviendrai sur les Trésors de la Bibliothèque de Genève !

http://www.ville-ge.ch/bpu/expos/f/rath-2006.htm