mercredi, 31 décembre 2008

L'AN 9



En quête de mots. Voilà les voeux pour l'an nouveau.
Révélation des mots de Pascal Mercier, ma découverte de l'année écoulée. L'écriture redoublée dans Train de nuit pour Lisbonne où il est question de Prado, écrivain lusitanien et auteur de Un orfèvre de mots (Um ourives das palavras) qui décidera du sort de Gregorius est captivante. Plus que cela. Elle donnera le ton pour l'année naissante...

"Sur mille expériences que nous faisons, nous en traduisons tout au plus une par des mots, et même celle-là simplement par hasard et sans le soin qu'elle mériterait. Parmi toutes les expériences muettes sont cachées celle qui donnent secrètement à notre vie sa forme, sa couleur et sa mélodie. Si ensuite, en archéologues de l'âme, nous nous tournons vers ces trésors, nous découvrons, à quel point ils sont déconcertants. L'objet de l'observation refuse de s'immobiliser, les mots glissent le long du vécu et à la fin il ne reste sur le papier que des contradictions. Longtemps, j'ai cru que c'était un manque qu'il fallait pallier. Aujourd'hui, je pense qu'il en va autrement : que la reconnaissance du désarroi est la voie royale qui mène à la compréhension de ces expériences familières et pourtant énigmatiques. Cela paraît étrange et même bizarre, je sais. Mais depuis que je l'ai compris, j'ai le sentiment d'être pour la première fois vraiment éveillé et en vie"... .*

Que chacun réalise un aussi beau projet ! Bonne année !

* Train de nuit pour Lisbonne, 10-18, 2008, p. 29

mardi, 30 décembre 2008

Givrées

Images non pas furtives, mais prisonnières du givre, oeuvre de la nuit froide sous les étoiles...


déco du sapin en trompe-l'oeil ?



Feuilles immortelles ?



Quant au gui, facile de se faire des bisous, les chênes nus ont des branches qui ploient sous les plantes parasites mais néanmoins porte-bonheur...
On doit au Roi soleil Baldut de Scandinavie cette croyance. Tué par une flèche empoisonnée avec du gui par le démon Loki , la déesse de l'amour Preyla pria les dieux qu'il ressuscite en promettant d'embrasser quiconque passerait sous le gui. Baldut bien sûr ressuscita. Et de cette légende naquit la coutume du baiser et du pardon lié au gui !

lundi, 29 décembre 2008

Fenêtre sur...

Fenêtre sur la rentrée théâtrale de janvier !



Il faut se tordre le cou pour apercevoir l'affiche au 2e étage du Théâtre Pitoeff. Sur l'affiche, deux hommes. L'un réfléchit songeur, l'autre guette trois points de suspension. "C'est biiien...... ça..." cause d'une blessure, d'un éloignement, d'un malentendu, d'un difficulté-de-dire-autour-d'un- silence...

La pièce de Nathalie Sarraute au Théâtre en Cavale nous donnera l'occasion de retrouver Mauro Belluci et Valentin Rossier dès le 16 janvier (H2 dans la pièce ? Sans doute. "Ecorché, peut-être c'est vrai. Un peu persécuté... Mais ça fait partie de ton charme"* dira H1 à son propos...)




Discrète la pub, non?
* p. 30.31, ed. Gallimard, 1982

lundi, 22 décembre 2008

Blancheur


Des voeux tout blancs pour ces prochains jours. La blancheur accompagnée de silence, comme hier lorsque le brouillard rendant les combes mystérieuses...



Halte par la face Sud pour cette drôle de montagne ?

jeudi, 18 décembre 2008

Lecture d'archives



Le Journal de Genève a été numérisé et depuis le début de la semaine, il est enfin accessible à tous !
Attendu comme le messie, il va permettre à chacun de se plonger dans la vie genevoise du XIXe ou de s'attarder sur son année de naissance, celle de ses 10 ans afin de survoler les faits marquants de chaque époque !
En chiffres cela représente 172 années d'informations (1826-1998), plus de 30 mètres linéaires de journaux qui se côtoient sur un rayonnage de bibliothèque !
Exemple : j'ai pu relire l'article concernant le film "Muriel" d'Alain Resnais, sorti quelques jours avant ma naissance... Fabuleux, non ?

Bonne lecture !

lundi, 15 décembre 2008

Plaisirs divers



Alors que certains ont pu profiter de la neige en ville (tiens ça c'est incongru alors que la campagne est toute blanche...), d'autres ont préféré l'eau du lac. Matinée de récompense sous les applaudissements après des entrainements solitaires dans le froid !

- En aparté : en reculant de 10 jours chaque année mon dernier bain dans le lac, dans cinq ans je peux m'inscrire ! -

Hier matin, la température de l'air avoisine le zéro, celle de l'eau comptabilise six petits degrés... C'est bien là, le reste de mon calcul... Il en MANQUE 6 !!!


mmhh pas chaude l'eau dans le seau...


petite brasse ou


... joli crawl ! ("je sortirai plus vite si je me dépêche? ")

BRAVO A TOUS

mercredi, 10 décembre 2008

Faites lui une bise...



Si vous l'avez reconnu et que vous le croisez, faites-lui une bise : c'est son anniversaire !

Quelques années après, le Jura, l'exercice et la curiosité... sont toujours d'actualité !!!

BON ANNIVERSAIRE

vendredi, 5 décembre 2008

Lumière

Voix, celle donnée aux
Autres, les auteurs :
Lumière sur l'
Espace comblé de mots.
Notoires sont les mises en scène, quand il
Travaille dans le noir.
Interprète, comédien
Néanmoins avec talent.



Aujourd'hui, lumière sur un anniversaire : la même actualité que ici et !
L'an dernier, je profitais de cette journée pour expliquer une certaine magie d'un lever de rideau voilà presque dix passés...

Cette année, pour les admirateurs (j'en connais une qui lit ses lignes...), un scoop... Retrouvailles l'an prochain du metteur en scène avec Shakespeare... sur les planches d'un théâtre genevois encore non foulées par l'homme du jour !

mercredi, 3 décembre 2008

Spazierung

Vingt et une heures au Grü, les 15 spectateurs retenus pour la soirée (pour l'expérience il n'en fallait pas plus mardi soir) attendent. Le metteur en scène leur explique que la première partie se fera dehors. Marcher dans Genève, la nuit, en faisant "corps" et dans le silence complet...

Bon. Je remonte mon écharpe, j'enfile mes gants. Devant, les baskets blanches de Maya donne le rythme, tel un métronome. Chacun ajuste sa cadence à la sienne. Toutes sortes d'idées me traversent la tête alors que les rues sont désertes. Je marche comme lorsque j'étais parfois en montagne, encordée et guidée : on se concentre sur le rythme.
Très vite, cela me plaît : la redécouverte des lieux connus. J'épie le regard curieux des passants. Le silence qui se dégage du groupe doit visiblement troublé. Seules les bottes d'une spectatrice résonnent sur le pavé, sinon les silhouettes que nous sommes ne sont que des ombres muettes. Les étoiles dans le ciel bien présentes renvoient à la constellation de l'affiche de saison du théâtre. Comme sur orbite, le bâtiment du Grütli se rapproche. Nous voilà rentrés.



Pénombre de la salle. Bancs noirs inconfortables pour la journée qui s'étire dans la bâtiment fréquenté par moi depuis l'aube...
Après une heure de silence, débit de murmures qui s'échappent d'une pièce où nous ne sommes pas. Les oreilles à l'affût. Il est question de Médée. Trois actrices bougent au ralenti en alternance avec la déambulation de l'une à travers l'espace exigu. La belle expérience de la première partie s'éloigne, la fatigue prend le relais... Le "stop" et "merci" du metteur en scène qui se lève mettent fin à l'exercice. Et comme encore sous l'emprise, chacun repart en silence. La consigne est pourtant levée...

lundi, 1 décembre 2008

Improvisation

Demain soir, théâtre en décembre ce sera Improvisation rimant avec Configuration HM1. Je traduis : prologue ou première partie consacrée à Heiner Müller au sein du Théâtre Grü. La météorite la plus importante de la saison Chaos08/09 autour de laquelle tourne d'autres constellations...


Heiner Müller par Marc Trivier

Le choix des textes s'effectuant le soir même, on fait confiance à l'affiche qui propose l'écrivain berlinois mis en scène par Josef Szeiler. Découverte ou expérimentation c'est selon, n'ayant vu à ce jour que trois pièces de l'auteur (Quartett, Hamlet-Machine, Philoctète) ! Et pour les curieux, plus d'infos ici !