mercredi, 28 janvier 2009

Magie éphémère



Qui mieux que le givre sait saisir l'instant ?
Les fragiles cristaux de la nuit étincellent
Brillance éphémère sous les rayons du soleil

vendredi, 23 janvier 2009

Trouer la réalité



Kaïros... ou saisir le moment opportun pour "trouer la réalité", être pleinement conscient de son état de zombie*. En sortir grâce à la création. Le temps devient poétique.
La Compagnie de l'Alakran interroge alors avec succès le public : "mais que faisons-nous ici ?"
Le spectacle enchaîne les scènes, les personnages défilent... et la "Mère" garde entre ses mains le "temps sphérique". La troupe d'Oskar Gómez Mata nous tend une perche (point no 5 des Instructions pour le silence : Pense où tu en es en ce moment). A nous de s'arrêter, à l'intérieur du théâtre, à jouer avec le temps et les mots. Bien sûr que j'ai adoré**. Les mots de la liste : yeux-horloge-instant, les événements : chaise vide-mur blanc-complicité. Le haïku offert à une personne de moi choix :

Sur le mur blanc, l'horloge s'est arrêtée
Deux amies complices apprécient l'instant.
Instant intense malgré la chaise rouge restée vide
Mes yeux s'écarquillent.


Oui, écarquillés de plaisir car "Alakran - La vie est un point de vue" interroge de manière ludique !

*zombie : une espèce de mort-vivant, un être intermédiaire... comme la petite vidéo nous l'explique en début de soirée. Effet comique garanti !

** voir ici Le Grü et ses consignes de silence...

jeudi, 22 janvier 2009

Ils s'écrivaient

Trouvaille hier du marché aux Puces... non loin de la Caravane où il fait bon se réchauffer par un chocolat chaud à la fleur d'oranger.

Une carte postale, on l'on découvre quelques mots. L'écriture tremble à peine :

Mes chers,
Comme tous les goûts sont dans la nature j'aime mieux pour ma part être ici qu'à Morcote. Un air vivifiant et une température admirable.
Meilleures amitiés de

Pepe mon Père, comme dit Tonton

Bienheureux le vacancier qui en juillet 1945 pouvait se prélasser en Engadine !








Ceci pour vous parler d'un petit livre de Philippe Dubath "Ils s'écrivaient" aux Editions du Cadratin, lieu que j'ai souvent regardé avec des yeux émerveillés depuis le trottoir du Quai Perdonnet à Vevey. L'atelier a déménagé et s'est calfeutré dans une ruelle non loin de la Place du Marché. Les livres sortis de leurs presses, eux, continuent de me fasciner...
Les balades à Vevey se font souvent sous le signe du livre : les Editions de l'Aire sont à deux pas !

dimanche, 18 janvier 2009

A l'affiche



Le texte de Nathalie Sarraute était connu. Relu récemment, j'avais imaginé Mauro Bellucci dans le rôle de H1 et Valentin Rossier dans celui de H2 (voir ici). Et bien, surprise et comme s'en explique le metteur en scène* les rôles sont inversés !
L'espace est peint en bleu, nous sommes chez l'Homme 2**. Le différend entre les deux amis tient dans la suspension de trois points, un ton condescendant mis sur "ça" , après un lourd silence. Et tout le bonheur des spectateurs est de voir les deux comédiens*** qui excellent à donner corps au texte... "de l'or pur. Du diamant" brut sur scène pour reprendre les mots de la dramaturge !

* "Pour H1 et H2, la question était plutôt de savoir qui interpréterait quoi. Pour finir nous avons fait le contraire de ce qui semblait s'imposer au départ. Mais je reste convaincu, encore aujourd'hui, que la situation idéale aurait été de changer chaque soir !" Belle idée qui restera dans l'imagination de chaque spectateur...
Dossier pédagogique du Théâtre en cavale
** Schubert et l'Andantino de la sonate 959 semblent nous rappeler qu'il y a "Péril en la demeure"... (film de Michel Deville, sorti en 1985, d'après un roman de René Belleto Sur la terre comme au ciel). A écouter ici !
***
rejoints sur scène de manière efficace en vidéo par Pascale Vachoud et Thierry Morand (F et H3)

samedi, 17 janvier 2009

Hommage

L'eau vive du ruisseau il l'appréciait lors de ces longues marches dans les fonds de vallées escarpées...

Hommage à Maurice Chappaz, l'homme qui aimait la montagne et qui l'écrivait !



Soyez avec la faux !

La mort coupe le grand pré.
L'abîme parle à l'abîme
Et à deux marguerites :
Ce soir vous serez en moi
plus odorantes que vivantes.

- A quoi pense la terre ?
- Elle pense à son ami Rien.

Les faucheurs descendent les pentes.
Sur leurs pupitres d'herbes
Ils recopient le verbe aimer.*

Offices des morts / Maurice Chappaz, Ed. Samizdat, pp. 85-89...
en regard la belle traduction en romanche ladin par Andri Peer









vendredi, 16 janvier 2009

Demandez le programme !

Mon agenda et moi, toute une histoire, parfois conflictuelle, le plus souvent harmonieuse. Aujourd'hui 15 janvier, la bonne résolution de l'agenda rempli juste ce qu'il faut semble loin. Deux petites semaines et voilà l'agenda qui grimace laissant peu de place à l'improvisation à laquelle j'aspire !

Au menu des réjouissances, dans le désordre, théâtre de Nathalie Sarraute samedi soir, danse contemporaine sur Pièce de coeur de Heiner Müller mardi, Le répétiteur pour débuter la semaine, Kaïros qui m'interpelle pour le jeudi et demandera qu'on s'y arrête, qu'on y revienne, un cadavre-exquis musical sur le thème de Frankenstein pour le 23 !
Samedi... oui, on peut lire "9h saisir le temps"... Temps de la pause et de l'écoute, vaste programme qui se fera au rythme de la Passion selon St-Matthieu...

Donc le film de Lionel Baier Un autre homme se glissera ici ou là... ou attendra la semaine suivante !


mardi, 13 janvier 2009

Le lundi comme dit la chanson

Il existe des lundis dont on profite au soleil, et pas seulement pour faire mentir la chanson !


La pause pic-nic-sieste, telle une marmotte heureuse


Au soleil couchant, la neige redevient cristaux !

lundi, 12 janvier 2009

Réverbération



Le lac gelé... Celui de la Vallée de Joux qui nous renvoie sa brillance, dans un paysage à faire palir les lacs de l'Engiadina Ota ! En début de journée, peu de monde, ce qui par moment rendaient les bruits sourds du lac sous la glace plus angoissants. Bizarre ce craquement, non?


Et le bateau, il est où ?

dimanche, 11 janvier 2009

L'horreur au bout de ma rue








Après les moutons, les mains sur le passeport à croix blanche, l'agressivité est de retour. Dans sa campagne, le président de l'UDC justifie l'affiche en ces termes : "Les corbeaux sont des rapaces, des oiseaux agressifs et voleurs, qui menacent l'existence des autres oiseaux. Ils sont souvent associés aux sorcières dans la mythologie" !

Et moi, le matin, je pédale avec entrain et je fais Brrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr pour répondre au sombre croassement, car l'horreur est au bout de ma rue...

samedi, 10 janvier 2009

Hasta siempre

A l'heure où la presse nous révèle le sobre 50e anniversaire de la révolution cubaine, sur les écrans sort la première partie du "Che : l'Argentin" de Steven Soderbergh avec Benicio del Toro. Cette première partie nous raconte les quatre années avant la révolution cubaine, soit la rencontre du Che avec Fidel Castro, leur départ du Mexique pour Cuba, l'organisation de la guerilla contre l'armée de Batista au pouvoir, enfin le long cheminement de la guerilla de Las Villas à Santa Clara. La première partie s'achève là, au lendemain de la révolution. Peu d'éléments sur le Che à proprement parlé alors que le film est présenté comme une biographie. Le film perd en rythme avec des longueurs dans l'avancée des troupes dans les montagnes de la Sierra Maestra...

Mais, en attendant tout de même la partie 2 : "Che : Guerilla" : Hasta siempre, comandante... !


jeudi, 8 janvier 2009

Oh, les belles bicyclettes



L'enseigne semble rappeler un atelier des années 50, où le marchand réparait les bicyclettes des habitants du quartier, de beaux vélos noirs pour partir à la campagne, le soir venu !
Il n'en est rien. Dimanche, le garage à vélos du Conseil municipal était resté allumé... Quelques regards surpris retenaient les touristes visitant la Vieille-Ville. Moi, j'ai poussé la curiosité plus loin. La rampe faiblement éclairée à côté de l'écriteau désuet "Bicyclette" menait tout droit au garage où de beaux vélos noirs flambant neufs semblaient attendre l'heure de la balade !
Espérons que nos élus ont tous pris de bonnes résolutions quant à la mobilité douce afin de les utiliser !

lundi, 5 janvier 2009

Le silence entre les phrases



Arrêt sur la phrase. Point. On respire. Ouvrez les guillemets... L'écriture de Nathalie Sarraute, dont la pièce Pour un oui ou pour un non sera bientôt à l'affiche à Genève, donne une place capitale à la ponctuation, comme si la phrase venait à l'aide des mots. Comme un renfort.

J'ai envie de poursuivre en citant Hans Saner. Dans L'anarchie du silence* il écrit :

Le silence entre les phrases révèle la musique de la langue. Il existe une musicalité des signes de ponctuation.

Une autre manière d'être attentif aux signes qui parsèment les pages de nos livres préférés.

*Ed. Zoé, 1990. Trad. française par Anne Lavanchy

dimanche, 4 janvier 2009

Le quai

Le quai. Cette fois-ci, il ne s'agit plus de pièce de théâtre, mais d'un lieu fréquenté à chaque saison. Ici, les premiers rayons de l'année lui donne une teinte douce. LE QUAI. Pas de confusion, pas de précision, il n'y en a qu'un seul. Evident. Lumineux. Une invitation permanente à la flânerie, car trop court pour la promenade...

Bon embarquement à tous dans cet an 9 !



vendredi, 2 janvier 2009

Regard malicieux

*

Farceur le début de l'année ? Elle commence par ce trompe-l'oeil, redécouvert lors de ma dernière visite au Musée, la semaine dernière. C'est le premier autoportrait de Quentin de la Tour, dit à l'oeil-de-boeuf ou l'auteur qui rit. Dans la grande salle, au fin fond de l'étage, le sourire nous retient. Je reste immobile et sourit : bien vu le jeu de miroirs entre de La Tour et Liotard ! Cette toile est précoce, bien avant que le peintre ne reçoive les honneurs et puisse être nommé LE portraitiste au pastel de l'époque.
Cherchez ! Ce visage vous dit quelque chose : c'était ce même visage qui ornait les billets de 50 francs français avant le billet de Saint-Exupéry...

A chaque visite, je redescends le grand escalier central riche d'une nouvelle émotion. Samedi, elle avait la légèreté et la malice du regard du peintre.

* reproduction du tableau exposé au Louvre. Celui de Genève est ultérieur et fut le premier à être exposé en 1737.