vendredi, 29 janvier 2010

Anniversaire d'A. P. Tchekhov


cop. Marc Vanappelghem
Platonov (Valentin Rossier) et Ossip (Roberto Molo)


Les longues tentures de soie blanche virevoltent. Légères. Musique de fête au loin. Soirée étoilée de juin. L'image de la blancheur, immaculée pureté va être oubliée du spectateur.
Bientôt, il ne verra plus que la terre noire qui recouvre la scène. Il ne lèvera plus les yeux, pas plus que les personnages ne se relèveront. Les bouteilles jonchent le sol, les hommes rampent, l'âme à terre, perdue...

Le Théâtre de Carouge et l'Helvetic Shakespeare Company célèbrent les 150 ans de la naissance de Tchekhov (beaucoup joué en Suisse romande cette saison) avec son Platonov écrit à l'âge de 18 ans.

Personnage désabusé, Platonov croise des femmes, beaucoup de femmes, des hommes, tous en quête d'amour ou de réussite... Et chaque comédienne (de Claude-Inga Barbey ma-gni-fi-que, Elodie Bordas, Marie Druc à Julia Batinova), chaque comédien (de Christian Gregori, Maurice Aufair, Guillaume Prin, Roberto Molo à Valentin Rossier) possède l'intensité parfaite pour cet hommage réussi !



Sacha (Julia Batinova) et Platonov (Valentin Rossier)


cop. Marc Vanappelghem
Je me suis conduit encore plus mal que d'habitude. Comment puis-je avoir de l'estime pour moi maintenant ? Il n'est pas de plus grand malheur d'être privé de l'estime de soi-même.

Platonov parlant à sa femme Sacha, Acte II, sc. 3
A la blancheur qu'on oublie, pureté perdue, recherchée et finalement retrouvée avec la mort...

jeudi, 28 janvier 2010

30 ans de musique

La musique adoucit les moeurs. Soit. Et de la plus belle des façons quand William Christie la dirige. Bel anniversaire : 30 ans que les Arts Florissants s'épanouissent. Dans l'interview réalisée par Opéra de ce mois, William Christie confie qu'outre le répertoire baroque, l'opéra-comique français et son amalgame de musique et de textes l'attire énormément. Après Zampa de Hérold, Boieldieu, Halévy sont susceptibles de l'intéresser. Alors, bienvenue à Genève Monsieur Christie, nos partitions risquent de vous intéresser !

mercredi, 27 janvier 2010

Plus là pour personne



Images bleu nuit. Léchées.
Splendides. Je n'en sais rien encore.
Croisée de destinées.

A découvrir dès aujourd'hui sur les écrans de Suisse romande. Caroline Gasser et Felipe Castro sont de la partie. Après Fragile, Felipe Castro a l'art de participer à un film dont le titre ne peut que m'attirer dans la salle...

jeudi, 14 janvier 2010

Curieuse



A l'intérieur, alors que la nuit persiste, l'Amaryllis s'étire contre la vitre, curieuse du dehors silencieux !



Plus tard, au lever du jour laisse, on découvre un paysage de conte de fée où chacun à son rôle à jouer !

lundi, 11 janvier 2010

Baba's song



Voyage au Malawi avec Baba's song, le film de Wolfgang Panzer. Fil rouge : la musique !* A voir... et entendre !

* artistes locaux : Ben Michael Mankhamba, Colin Ali, Mildred Ligoya, Gift Msonekela, Elia Thomas, Sila Bakali

dimanche, 10 janvier 2010

Juste délicieux



Agnès Jaoui (femme accomplie... !!!) y el quintet oficial, l'album s'intitule Dans mon pays...

A découvrir !

samedi, 9 janvier 2010

Sourire de l'hiver



Une anémone qui se réveille au coeur de l'hiver,
C'est un sourire matinal, prometteur

vendredi, 8 janvier 2010

A une semaine de la première...

Extrait du dossier de presse :

"Enfant maudit d'un siècle révolu, Platanov, séducteur insatisfait, sous l'emprise de l'alcool, découvre quelques coeurs, détruit quelques êtres, piétine les fantômes et endure le pire des maux : vivre avec soi".

Ce rôle-titre sera endossé par le metteur en scène Valentin Rossier (faut-il encore le préciser ?)...
La tradition veut que je verrai le spectacle deux fois (1ère et dernière semaine...)
Et, c'est tout bientôt !


"Platonov, c’est un personnage de théâtre qui s’en veut
d’être sur scène sans en connaître la raison".

jeudi, 7 janvier 2010

Marches de velours



Cherchez, vous les connaissez ces escaliers !

Gravies deux à deux ou nonchalamment, l'autre matin, la neige m'a offerte des marches de velours, vierges de toute trace en ce début de l'année. Sous mes pas silencieux, j'ai saisi l'éphémère les bras grands ouverts !

mercredi, 6 janvier 2010

Les nains... des Pâquis

Jour des Rois, l'Avent terminé depuis bientôt 15 jours... Pourtant, le calendrier de l'Avent des Pâquis mérite qu'on ne l'oublie pas de si vite. Cette année le thème était les Nains de jardin...

Voici trois artistes inspirés par le thème imposé, la très belle Anamorphose d'un pré-en-bulle...






mardi, 5 janvier 2010

Quand dansent les flocons



Quand dansent les flocons, le tourbillon s'accompagne d'une musique qui nous emmène dans une ribambelle joyeuse... Mes yeux regardent à travers le vitrage la magie du dehors !

Message coup de pub en passant pour le flûtiste genevois Emmanuel Pahud : ce double-CD des sonates pour flûte de Jean-Sébastien Bach est magnifique !

lundi, 4 janvier 2010

Janvier et reprise théâtrale



Dans les derniers beaux jours de l'an dernier, un drôle de soleil a orné le ciel genevois. L'affiche de la rentrée théâtrale de janvier annonce Tchékhov (voir ici le dramaturge à l'affiche tout au long de la saison) et retour de Valentin Rossier (première à Carouge ?) ... On s'impatiente !

dimanche, 3 janvier 2010

La p'tite souris et les dents de lait



Etait-ce en rêve ? Dans un parc ? Ailleurs ?
J'ai entendu un enfant demander à son papa : "Dis pourquoi les p'tites souris collectionnent-elles les dents de lait ?"
Le papa, songeur (ou piégé?) reste silencieux un instant. Il réfléchit, puis se lance.

- Dans chaque quartier de la ville, une souris veille sur les enfants en âge de grandir (Le père se souvient : "N'est-ce pas là une des étapes dont on se souvient physiquement qu'on grandit ?").
Il poursuit :
- La p'tite souris s'inquiète des enfants dont les dents balottent, agacent... Quand la dent tombe, elle s'arrange pendant la nuit pour venir récupérer la dent de lait. En même temps, elle dépose un cadeau au pied du lit pour le réveil de l'enfant.
Aux dents suivantes, l'enfant n'a pas oublié la première dent tombée, et prépare aussi une récompense pour la souris - un ptit morceau de fromage dans une soucoupe, recouverte d'une tasse -. L'enfant au matin a oublié son malheur, sa dent et la souris est repartie comblée.

- Oui, fait l'enfant, mais que fait-elle la souris des dents qu'elle récolte ?

Second silence.

- Toutes les dents récoltées lui permettent de tendre des pièges aux vilains chats rôdeurs... Je te raconterai comment à ta prochaine dent ... (Répit pour le papa !)
Dommage se dit le papa que le temps de magie ne dure que celui de l'enfance. Et, pourtant, adultes, n'avons-nous pas le droit d'être consolés ?
Réflexion que le papa tait à son enfant. Il prend son fils par la main. L'enfant lui répond par le plus beau des sourires (possible même avec une dent en moins...).

ps. Pour sauver les papas piégés par d'autres questions, il faut savoir que la tradition change. Parfois fée, parfois raton, parfois petits anges, en langue française la tradition de la "P'tite souris" remonte à un conte du 17e siècle. Une fée se transformerait en souris pour se glisser sous l'oreiller d'un roi à destituer. Au réveil, le roi se réveille édenté.
Dans la croyance populaire, le symbole de la souris évoque les dents de rongeur, solides que l'on souhaite pour son enfant...

Impulsion

[...] Quand quelque chose me blesse, ces blessures d'autrefois remontent à la surface ; quand je me sens coupable, les anciens sentiments de culpabilité reviennent ; et dans le désir ou la nostalgie d'aujourd'hui, je ressens le désir ou la nostalgie de jadis. Les strates successives de notre vie sont si étroitement superposées que dans l'ultérieur nous trouvons toujours de l'antérieur, non pas aboli et réglé, mais présent et vivant. Je comprends ce phénomène, mais je le trouve parfois difficilement supportable. Peut-être que j'ai tout de même écrit notre histoire pour m'en débarrasser, même si je ne le peux pas.*


Les débuts d'année sont pour moi souvent "impulsion" dans l'envie d'écrire assidûment. L'année nouvelle vierge devant moi avec ce sentiment que cette année sera la bonne, avec le temps et l'énergie nécessaires !

Cette année, les dernières lignes du roman brillant de Bernhard Schlink sont mises en exergue. Ce passage est saisissant. Je l'ai lu et relu avec vertige. Je sais qu'en traversant des moments difficiles, j'ai eu besoin d'écrire. Tout à la fois besoin de retenir les émotions tout en voulant les évacuer par l'écriture. Double mouvement incessant entre l'oubli et la mémoire.

Les calepins sur la table guettent...



* Bernhard Schlink, Le liseur, pp. 242-243 Folio 3158



samedi, 2 janvier 2010

Premier plongeon



Il aura lieu dans quelques mois, ce premier plongeon...
Pourtant, lors d'une balade hivernale, cette vieille petite digue était comme une invitation. La plage déserte, le nez gelé, immobile face à l'espace devant moi : un lac en hiver, limpide et clair. Le temps passe bercée par les vagues. Difficile de poursuivre le chemin...

vendredi, 1 janvier 2010

Se rapprocher de l'essentiel


Regarder le jeu des nuages, à travers le branchage
Puiser la lumière dans le froid de l'hiver

Pour le premier jour de l'An, je relis "Le recours aux forêts, tentation de Démocrite" de Michel Onfray. Y voir au-delà de ce mouvement de repli, tel celui de Démocrite, comme une aspiration à se rapprocher de l'essentiel et de voir alors son destin lié à celui de la Nature... - vaste programme !!! -

Dans la 2e partie intitulée Traité des consolations, je puise quelques envies pour cette année 2010 afin de me réconcilier à l'essentiel.

Je veux sentir le soleil sur ma peau, la lumière sur mon âme.

Je veux la brise et la bise, la pluie et l'ondée, la brume et le brouillard sur mon visage.

Je veux entendre passer le hérisson dans le feuillage
Pour le friselis des feuilles mortes sous son ventre.

Je veux le rouge-gorge et le pétale
L'épine et le brin d'herbe
l'humus et la foudre
Le miel et le houblon
La noisette et la lavande.

Je veux entendre l'eau tomber sur l'eau
La pluie trouant la peau de la rivière
L'eau du ciel se mêlant à l'eau de la terre
Pour une eau rêveuse, une eau dormante,
Une eau douce.

pp. 41-49 Ed. Galilée 2009