dimanche, 15 avril 2007

Vivre à propos


Mes lectures, comme dans la vie , se tissent de fil-iations et d'affinités ! Le fil parfois s'embrouille, forme un noeud, mais il ne casse pas...
Exemple récent - j'ai terminé l'écoute des enregistrements de Michel Onfray consacrés à Michel de Montaigne. Je sais que les livres des trois tomes des Essais sommeillent dans une de mes bibliothèques. A chaque déménagement, il faut pourtant trancher : ceux qui restent dans les cartons au grenier, et les élus qui me suivent dans l'appartement ; et Montaigne est de ceux-là. En les cherchant, je pensais que je pouvais tout aussi bien m'alléger et aller emprunter les ouvrages en bibliothèques. Reste que l'émotion est trop forte... Je déniche les Essais, au fond d'un rayonnage, la vue cachée par les Pascal Quignard au premier rang. Je repose "Rhétorique spéculative" et ouvre le premier tome. En première page mon nom et la date "hiver 1985". A cette époque un autre Michel oriente ma lecture académique. En fait, l'abord du texte me semble plus difficile que prévu, l'exercice difficile... Regret donc que la version en français moderne aux Editions Encre marine ne soit qu'au stade de projet ! (le-dit projet : traduire en français moderne les Essais à partir d'une version en langue étrangère, le japonais, le directeur de la Collection hédoniste aiguise ma curiosité !!!). N'en demeure que le volume jaune d'Encre marine consacré à Lorenzo Valla avec ses lettrines, fac-simile, encre bleue marine sur papier vergé est un livre qui est "plaisir" avant même d'en commencer la lecture.
Je reviens à Montaigne. Un livre en appelle un autre. Une porte s'ouvre et un nouvel univers s'offre à moi. C'est le cas avec Vivre à propos de Jacques Ribaud. Le livre à couverture jaune de chez Grasset évoque d'autres lectures, d'autres filiations.
Vivre à propos : vivre dans le présent ; je travaille à être suffisamment confiante en moi pour vivre ce présent-là,
à l'affût de la vie, des êtres, des choses, des idées, comme de la couleur du ciel et de l'air du temps
(p. 19)
même si je sais que le cours de la vie nous chahute.
Ma journée fut remplie de réjouissances : l'eau du lac, le soleil sur l'herbe blanche de pâquerettes, un bras autour de ma taille... Les livres ouverts autour de moi m'aideront : je n'ai pas l'âge de Jacques Rigaud, mais j'aimerais, plus tard, avoir sa sérénité.

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