lundi, 26 novembre 2007

Correspondance

A l'heure des SMS, des mails, la correspondance semble désuète, compliquée - et le comble, il faut des timbres * ! Exigeante pour moi, elle requiert du temps. N'est-ce pas précieux dans la tourmente contemporaine de se dire que pour une lettre, on va s'installer tranquillement avec plume et papier ? On s'applique dans le choix de l'enveloppe et du timbre qu'on y collera. On pense aux mots couchés sur le papier même après avoir fermé puis posté sa lettre : quand seront-ils lu ?

Retenu au fil de mes lectures dominicales, l'extrait ci-dessous vient illustrer mon propos. Lydia Flem, l'auteure, a rassemblé la correspondance de ses parents et la publiée sous le titre Lettres d'amour en héritage. Interrogations et réflexions sur le passé qu'elle découvre lettre après lettre, chacune faisant partie intégrante de son histoire.

Ecrire une lettre, c'est ce confier à un autre qui n'est pas là. L'espace de la lettre ouvre un espace intérieur, un moment de réflexion, de méditation, une ouverture vers l'inconnu de soi. Il y a une immense liberté possible dans la rédaction d'une lettre. On est avec soi tout en pensant à l'autre lorsqu'on écrit. On est avec l'autre tout en étant seul lorsqu'on la reçoit. Echanges différés dans le temps. Ce qui s'écrit dans l'instant - l'impulsion du moment, lorsqu'on achève à peine de la lire - sera lu quelques jours plus tard, parfois une semaine lorsque le courrier prend du retard, parfois seulement quelques heures, une nuit, lorsque la poste a été zélée, qu'un concours de circonstances favorables a fait cheminer la lettre par un train de nuit et qu'elle arrive déjà dans la boîte au petit matin.



* Le thème de la correspondance a été retenu pour les timbres Europa 2008

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