mercredi, 3 décembre 2008

Spazierung

Vingt et une heures au Grü, les 15 spectateurs retenus pour la soirée (pour l'expérience il n'en fallait pas plus mardi soir) attendent. Le metteur en scène leur explique que la première partie se fera dehors. Marcher dans Genève, la nuit, en faisant "corps" et dans le silence complet...

Bon. Je remonte mon écharpe, j'enfile mes gants. Devant, les baskets blanches de Maya donne le rythme, tel un métronome. Chacun ajuste sa cadence à la sienne. Toutes sortes d'idées me traversent la tête alors que les rues sont désertes. Je marche comme lorsque j'étais parfois en montagne, encordée et guidée : on se concentre sur le rythme.
Très vite, cela me plaît : la redécouverte des lieux connus. J'épie le regard curieux des passants. Le silence qui se dégage du groupe doit visiblement troublé. Seules les bottes d'une spectatrice résonnent sur le pavé, sinon les silhouettes que nous sommes ne sont que des ombres muettes. Les étoiles dans le ciel bien présentes renvoient à la constellation de l'affiche de saison du théâtre. Comme sur orbite, le bâtiment du Grütli se rapproche. Nous voilà rentrés.



Pénombre de la salle. Bancs noirs inconfortables pour la journée qui s'étire dans la bâtiment fréquenté par moi depuis l'aube...
Après une heure de silence, débit de murmures qui s'échappent d'une pièce où nous ne sommes pas. Les oreilles à l'affût. Il est question de Médée. Trois actrices bougent au ralenti en alternance avec la déambulation de l'une à travers l'espace exigu. La belle expérience de la première partie s'éloigne, la fatigue prend le relais... Le "stop" et "merci" du metteur en scène qui se lève mettent fin à l'exercice. Et comme encore sous l'emprise, chacun repart en silence. La consigne est pourtant levée...

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