mardi, 23 janvier 2007

Consigne des minutes heureuses



Cet après-midi j’emprunte ce titre à Françoise Lefèvre. Dehors un semblant de flocons mouille le trottoir d’en face. Le parc est désert, les enfants encore en classe. Je m’emmitoufle dans toutes sortes de présences chaleureuses. Le goût frais de thé blanc partagé en début d’après-midi a donné le ton au reste de la journée. Et l’imagination s’est mise en branle à ce moment… Quelle est la légende qui a donné son nom au thé « Sourcil vénérable »… J’imagine un coteau où habiterait un vieux chinois aux sourcils broussailleux, lieu rempli de silence, le vent apportant seul la réponse à ma curiosité. Vénérable sagesse…
De retour chez moi, la senteur des jacinthes roses posées sur le rebord de la fenêtre me salue. Et l’esprit vagabonde. Je relis Une jacinthe bleue l’hiver contenu dans le petit recueil de Françoise Lefèvre. Ce livre offert voilà plusieurs années demeure un refuge fidèle des jours sans lumière. J’avais répondu à ce cadeau en offrant à mon amie Feuilles et racines de Michel Moret. L’aventure des Editions de l’Aire se laisse découvrir… Je me souviens de la première lecture de ce petit livre gris, - recouvert depuis, d’un papier aquarellé de rose et de jaune – Le livre est toujours posé sur mon bureau, à portée de vue… Les affinités littéraires et les découvertes ! Trônent à ses côtés: Calendrier des sèves, Atelier des saisons (deux Rebetez, Philippe et Pascal, deux chants que j’apprécie, les cerisiers en fleurs qui répondent au coquelicot), Le repos du cavalier de Gustave Roux, une anthologie de Pablo Neruda….

Es hoy : todo el ayer se fue cayendo
Entre delos de luz y ojos de sueño,
Manãna llegará con pasos verdes ;
Nadie detiene el río de la aurora... *

Je réalise que toutes ces « présences » tentent de faire oublier l’absent, dans l’appartement redevenu silencieux après son départ. Saveur du thé, lecture, poésie du parc à la nuit tombante sont les consignes heureuses de ce lundi après-midi.

* 49e poème dans « La centaine d’amour »

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