lundi, 15 janvier 2007

Glaciérologue



Parfois quand on me demande quel métier j’aurais voulu exercer, je réponds glaciérologue ! Loin de l’enseignement – milieu dans lequel j’ai grandi…, loin des livres et des bibliothèques -. A l’époque de mes études en Lettres, je n’étais bien qu’à la montagne. Fuir la vie citadine qui me ramenait à l’université. Les grandes marches, l’initiation à la haute-montagne, la vie en altitude laissent peu de place au temps pour soi ; la vie communautaire l’emportait forcément sur les lectures solitaires…

L’attrait de la montagne et du monde mystérieux des glaciers s’est peut-être cristallisé par la lecture de Frison-Roche, petite, par les vacances en Valais et bien sûr en Engadine. L’exposition vue hier matin à Berne m’a plongée dans mes souvenirs alpins. La reconstitution des bruits d’un glacier, dans un montage réussi, m’a transportée vingt ans plus tôt. Je traversais pour la première fois le glacier du haut de Morterach au pied du Palü et de la Diavolezza. Après huit heures dans le monde silencieux fait de cailloux et de glace, le bruit du glacier est le retour à la vie. Les lacs souterrains sont invisibles, les ruisseaux sont enfouis, mais entre deux crevasses le bleu turquoise foncé attire… Début d’un cours d’eau, donc début de la vie…
En 20 ans, les glaciers ont fondu. Sur les longues langues des glaciers, les pierres abondent, les moraines deviennent monstrueuses.
Non, je ne joue pas à la rabat-joie. Les faits sont là. Le réchauffement se confirme. Les seuls 2° de réchauffement suffisent à modifier les vallées alpines irrémédiablement. Et en ce mois de janvier, où le long de l’Aar les terrasses se succèdent, mon regard se pose au loin, sur les Alpes, paysage de fin de printemps. Ou presque.
Aux sceptiques d'aller voir sur place et en premier lieu l'exposition qui se termine en mars prochain !

Aucun commentaire: