mercredi, 10 septembre 2008

L'accordeur de piano

"Une photo de visage est une clé qui ouvre le corridor de mon imagination"

Lue dans une interview*, la petite phrase a fait "tilt": voilà le genre de métaphore qui me plaît ! Une belle manière d'appréhender les gens... et de scruter le visage ci-dessous.



L'auteur c'est lui : Pascal Mercier. Philosophe bernois de son vrai nom Bieri, parti en Allemagne en 1964 pour des études de philosophie à Heidelberg, il habite aujourd'hui Berlin. En 1995, il adopte le pseudonyme genevois (en consultant l'annuaire téléphonique du canton) pour signer ses romans. Le dernier en traduction française, paru il y a quelque jours, s'intitule L'accordeur de piano (Der Klavierstimmer date lui de 1998 déjà).
Je ne dévoile rien de ces carnets qui constituent le livre mais sans avoir terminé ma lecture, je me sens juste plus proche de l'écriture masculine de Patrice que celle de Patricia...) et, parfois, j'essaie d'"entendre" les mélodies des opéras composés par le père des deux protagonistes, accordeur de piano chez la Maison Steinway de ma ville avant de partir en Allemagne - tiens ! la fiction se mêle à la réalité (de même pour moi, les partitions du quotidien rejoignent celles du roman).
On voyage entre l'Amérique du Sud et l'Europe. Entre Paris et Berlin avec quelques incursions en terres bien locales. Pour preuve, la réflexion sur le Grand Théâtre de la Place Neuve :

"Certes, le mot Opéra éveillait comme toujours en moi un écho particulier [...]. Pendant un certain temps un opéra fut pour nous un bout de papier. Cela nous déconcerta quand Maman nous dit un soir que vous alliez à l'Opéra. Et c'était déconcertant , aussi, de vous entendre dire devant le Grand Théâtre de Genève : C'est l'Opéra". [ p. 141, 2e cahier de Patricia]


Pascal Mercier invité par la Maison de la littérature (MLG), sera présent pour une lecture bilingue en novembre prochain. Chic c'est la rentrée littéraire !

*Hebdo no 34, 21.08.2008

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