dimanche, 3 janvier 2010

Impulsion

[...] Quand quelque chose me blesse, ces blessures d'autrefois remontent à la surface ; quand je me sens coupable, les anciens sentiments de culpabilité reviennent ; et dans le désir ou la nostalgie d'aujourd'hui, je ressens le désir ou la nostalgie de jadis. Les strates successives de notre vie sont si étroitement superposées que dans l'ultérieur nous trouvons toujours de l'antérieur, non pas aboli et réglé, mais présent et vivant. Je comprends ce phénomène, mais je le trouve parfois difficilement supportable. Peut-être que j'ai tout de même écrit notre histoire pour m'en débarrasser, même si je ne le peux pas.*


Les débuts d'année sont pour moi souvent "impulsion" dans l'envie d'écrire assidûment. L'année nouvelle vierge devant moi avec ce sentiment que cette année sera la bonne, avec le temps et l'énergie nécessaires !

Cette année, les dernières lignes du roman brillant de Bernhard Schlink sont mises en exergue. Ce passage est saisissant. Je l'ai lu et relu avec vertige. Je sais qu'en traversant des moments difficiles, j'ai eu besoin d'écrire. Tout à la fois besoin de retenir les émotions tout en voulant les évacuer par l'écriture. Double mouvement incessant entre l'oubli et la mémoire.

Les calepins sur la table guettent...



* Bernhard Schlink, Le liseur, pp. 242-243 Folio 3158



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