mercredi, 26 novembre 2008

Témoignage autour des mots

Rencontre hier soir avec un auteur fasciné par les mots, les langues. Ce qu’ils véhiculent, ce que l’acte d’écrire signifie. Pascal Mercier est un romancier profond, un homme dont la quête nous entraîne dans des récits touffus, où les personnages essaient de comprendre ce qu'ils vivent. Et la compréhension viendra dans l'acte d'écrire : "Celui qui n'écrit pas, ne sait pas ce qu'il n'est pas". Ce sont à peu près les propos tenus hier pour la dernière traduction française de ses romans : L'accordeur de pianos.

L'auteur nous a confié dans le cadre intime d'"un décor" de Tobias Putrih à la Galerie Attitudes que tout petit enfant déjà, devant le tableau noir de sa classe enfantine, il était émerveillé de voir inscrit sur le tableau noir vingt mots différents se côtoyer.



Souvenir qui peut renvoyer au passage ci-dessous, tiré du Train de nuit pour Lisbonne :

"Gregorius ne devait jamais oublier cette scène. C’étaient ses premiers mots portugais dans le monde réel, et ils agissaient. Que des mots puissent provoquer quelque chose, mettre quelqu’un en mouvement ou l’arrêter, le faire rire ou pleurer : enfant, déjà, il avait trouvé cela énigmatique et il n’avait jamais cessé d’en être impressionné. Comment les mots parvenaient-ils à ce résultat ? N’était-ce pas comme de la magie ? En ce moment, le mystère semblait plus grand que jamais car c’étaient des mots dont il n’avait encore aucune idée hier matin. Quand, quelques minutes plus tard, il posa pied sur le quai d’Irún toute peur s’était enfuie, et il marcha d’un pas sûr vers le wagon-lit"*.

* p. 60 de l'édition 10/18

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