jeudi, 25 octobre 2007

Le compartiment et la scène



Pour me rendre au Théâtre au bord de l'eau (lire messages des 1er et 15 septembre), j'ai pris l'InterRegio en fin de journée. Petit break entre le travail et l'arrivée à Vidy, un livre passionnant dans mon sac. Entre Genève et Nyon : point de lecture. Trois hommes prennent possession des sièges restés libres de mon compartiment. Trois hommes d'affaires. Des caricatures de Matt et Lambert que j'allais revoir sur scène. Impossible de ne pas faire le rapprochement. Leur conversation s'engage sur l'immobilier – l'un vient d'acheter un appartement suite à l'arrivée de jumeaux dans la famille…

ça va me coûter un max' et pour longtemps encore…!

Propriétaires à Verbier, Oslo (il y a un Norvégien dans le lot), les indices du marché immobilier font dire à l'un d’entre eux :

On continue de s'enrichir virtuellement…

Ah ah ah… Puis, plaisanteries salaces sur un ex-collègue

Il est parti après un pétage de plombs, sous les Tropiques… Il a tout laissé derrière lui, et t'imagines s'il avait en plus vendu…Femme et enfants à la rue en fin de mois…

Ah ah ah ! – Rires forcés – L'évocation de leurs proches, de leurs amis ou enfants est faite dans une implacable froideur…Chez ces gens-là, on n'aime pas , on compte…
Misère ! Enfin Nyon. Les trois hommes descendent. Le calme revient et les quinze minutes de trajet restant me permettent d'essayer de comprendre leur surenchère. Celle dans le mauvais goût. Je reste perplexe et du coup, Pinter avec Célébration est presque tendre avec ses personnages.

A Vidy, je retrouve la troupe à l'identique six semaines après la représentation genevoise à laquelle j’avais assisté. Hier, j'ai apprécié davantage. Gestes, œillades, paroles, intermèdes musicaux trouvent leur place exacte dans une "mécanique" bien balancée…

Ps. Moi qui l'ai vu deux fois, je ne peux vous donner que des regrets : je ne vous indique ni jour, ni heure, la troupe emmenée par Valentin Rossier se joue à guichet fermé jusqu'au 18 novembre prochain !

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